Fiche technique :

Notre avis sur le film

THE LAST SHOWGIRL

The Last Showgirl, de Gia Coppola avec Pamela Anderson, Dave Bautista, Jamie Lee Curtis

La dynastie Coppola frappe une fois de plus, et cette fois-ci c’est au tour de Gia Coppola, petite fille de Francis Ford Coppola, de nous présenter son nouveau film The Last Showgirl, hommage vibrant au cinéma indépendant américain des années 70-80.

Le film relate le destin de Shelly, danseuse et artiste de cabaret qui voit subitement sa carrière et son spectacle s’arrêter après trente ans de bons et loyaux services. Passionnée, envoûtée et d’une génération dépassée par l’évolution d’une société nombriliste et porté sur le sexe, Shelly doit faire un choix : avancer ou rester bloquée dans le passé d’un monde qui a depuis évolué, bien loin des strass et paillettes qu’elle a jusqu’alors toujours connue. Sans équivoque, la réalisatrice aborde avec sa caméra tourbillonnante un chassé-croisé entre deux générations de femmes qui n’ont en commun que l’investissement de leur art où le combat reste le même pour tous : survivre à tout prix dans un monde où tout est éphémère, où tout ce qu’on a pu connaitre auparavant n’existe plus.

Le film montre avec lucidité le basculement et la difficulté de vieillir et d’aller de l’avant quand tout ce que nous avons connu jusqu’à présent s’effondre. Difficile d’opérer un quelconque changement quand son héroïne principale, Shelly, se bat pour faire durer un art du divertissement qui se perd et où la jeunesse doit demeurer éternelle, n’existant plus qu’au travers des bribes de souvenirs et du succès d’autant. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer, mais Shelly se heurt rapidement aux fantômes du passé et aux sacrifices que cela implique tout au long de sa carrière, au détriment même de sa propre fille.

Pamela Anderson opère un retour intense et triomphant sur grand écran dans un véritable rôle de composition. Une renaissance pour cette actrice laissée pour compte durant des années, cantonnée au seul rôle de sauveteuse sexy au début des années 90. A travers ce rôle, Pamela Anderson (re)donne l’opportunité et l’espoir aux femmes de son âge d’exister à nouveau sur le devant de la scène au travers de personnages complexes brillamment écrit et mis en scène – On citera notamment Demi Moore dans l’excellent The Substance de Coralie Fargeat.

Epauler par une Jamie Lee Curtis en pleine forme et un Dave Bautista dans un rôle à contre-emploi, The Last Showgirl peut aussi compter sur ses jeunes actrices prometteuses et talentueuses – l’excellente Mckenna Grace ou encore Billie Lourd – ainsi que d’une réalisation sublime et son grain d’image rappelant l’ambiance des films des années 70-80 dont s’inspire et s’imprègne évidement Gia Coppola à travers cette œuvre. Sa B.O. est d’ailleurs tout aussi remarquable, s’inscrivant dans la continuité et l’esprit général du film. On regrettera tout de même un manque d’étoffe dans son scénario et une caméra qui s’agite un peu trop dans tous les sens malgré sa mise en scène novatrice et son panorama réussi d’un Las Vegas désenchanté qui continue de briller.

Ce quatrième long-métrage de la réalisatrice Gia Coppola confirme une fois de plus que le cinéma est une véritable affaire de famille. Prometteuse à ses débuts avec le très bon Palo Alto, The Last Showgirl ne vient que confirmer une fois de plus un nouveau talent de la descendance de Coppola ainsi que d’un avenir assuré dans le paysage cinématographique. The Show Must Go On !

Par Rémi Vallier

Copyright Constantin Film / Courtesy of Goodfellas

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