UN COUP DE MAÎTRE (2023) – Critique

UN COUP DE MAÎTRE (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film UN COUP DE MAITRE

« Un coup de maitre » est un film français de Rémi Bezançon (« Le premier jour du reste de ta vie ») avec Vincent Macaigne et Bouli Lanners.

Ce film nous raconte l’amitié forte mais difficile entre le propriétaire d’une galerie d’art et un peintre en pleine crise existentielle, en décalage avec son temps et qui n’arrive pas à revenir à sa gloire passée.

Le réalisateur présente son film comme une histoire avant tout d’amitié aussi forte que l’amour. Au final, on sent vraiment l’amitié véritable entre les personnages et l’envie de s’entraider malgré un monde de l’art qui change et un peintre désormais en décalage avec son temps. L’écriture de l’amitié entre les deux protagonistes est solide, leur histoire commune, leurs valeurs font qu’on y croit. Evidemment le très bon jeux d’acteur des deux principaux rôles masculins y est pour beaucoup et ils sont à la fois touchants, drôles et énervants tout en restant très justes dans la représentation des liens qui les lient.

La réalisation est bonne sans être révolutionnaire mais joue intelligemment avec les codes couleurs. La musique colle parfaitement avec chaque scène et renforce le voyage qu’on fait avec les deux amis.

La question de l’art et de ses dérives commerciales est traitée intelligemment et prend même la peine d’intégrer des faits actuels comme les NFT. On aurait peut être aimé un film encore plus impertinent sur le sujet.

Quelques petits défauts viendront décourager certains spectateurs comme certaines longueurs – alors que le film ne fait que 1h35 – venant surement d’un découpage en quatre actes peu nécessaire, de facilités scénaristiques et de certains clichés évitables.

En conclusion :

Nous avons avec « Un coup de maitre » une comédie sympathique avec un duo d’acteurs de très bon niveau mais dont certains petits défauts pourraient décourager les hermétiques aux questions que peut poser l’art. Si par contre le sujet de l’art et la critique de son modèle économique vous intéresse, ainsi que les films sur l’amitié, alors « Un coup de maitre » est fait pour vous.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

DÉTECTIVE CONAN: LE SOUS-MARIN NOIR

DÉTECTIVE CONAN: LE SOUS-MARIN NOIR

Fiche technique :

Notre avis sur le film

DÉTECTIVE CONAN: LE SOUS-MARIN NOIR

Le film animé « Détective Conan le sous-marin noir » est un film d’animation japonais provenant du manga éponyme.

L’histoire principale du manga et de sa série principale suit les aventures d’un japonais apprenti détective qui, suite à l’ingestion d’un poison, se retrouve dans le corps qu’il avait à ses 7 ans. Il garde toutefois son intelligence d’adulte et va utiliser ses talents de détective pour enquêter sur la mystérieuse organisation des hommes en noir à qui il doit son état actuel.

Le film, lui, prend place en plein milieu de cette lutte contre l’organisation qui tente de s’emparer d’une station maritime disposant d’un outil de reconnaissance faciale développé pour Interpol. Un traitre se cachant peut être parmi l’équipe d’ingénieur, Conan va devoir mener l’enquête mais aussi faire face à un danger particulièrement mortel et direct : le fameux sous-marin noir du titre du film.

Une franchise forte mais dont la longévité rend l’accès difficile pour une nouveau public :

Détective Conan dure depuis janvier 1994, comprend plus de 100 tomes et plus de 1000 épisodes ainsi qu’une vingtaine de film. Pour le néophyte qui voudrait commencer la franchise cela peut paraitre insurmontable et aller voir un film qui prend place directement dans l’intrigue semble compliqué. Pourtant un résumé de l’intrigue de l’animé arrive après le prologue du film et permet de rentrer dans l’histoire assez facilement même sans avoir vu la série.

Une réalisation et une OST qui frappe juste :

Le fim est majoritairement en animation 2D japonaise classique (avec quelques rares effets 3D) et cela fait du bien. Nous ne sommes pas au niveau d’un Démon Slayer mais cela reste vraiment de très bonne qualité et au regard des enjeux du film, cela méritait vraiment un passage au cinéma. L’OST est aussi superbe et la gestion du son et des bruitages est au top.

En conclusion :

Ce film est un immanquable pour les fans de la saga et permettra aux personnes qui ne connaissent pas la série de comprendre les enjeux et de percevoir pourquoi ce manga dure depuis 1994. Le final épique démontre aussi que ce film doit se voir au cinéma pour en profiter pleinement.

L’auteur de ces lignes avait abandonné la saga depuis longtemps mais ce film lui a donné envie de s’y remettre.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

ANIMALIA (2023) – Critique

ANIMALIA (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film ANIMALIA

Animalia est un film Français, Marocain et Quatari réalisé et scénarisé par Sofia Alaoui dont c’est ici le premier long métrage. Ce film est porté par les actrices et acteurs Oumaïma Barid, Mehdi Dehbi et Fouad Oughaou.

Le pitch :

Itto est une jeune femme marocaine venant d’un milieu populaire et marié à un riche héritier. Enceinte, elle va devoir faire face à une menace surnaturelle qui va impacter clairement sa vision du monde, sa place dans l’univers et sa foi. 

La réalisation :

Pour un premier film, la réalisatrice réussit vraiment à nous plonger dans une ambiance mi-horrifique mi-onirique avec certains plans vraiment magnifiques. Evidemment il pourrait être reproché à la réalisatrice de reprendre certains codes éculés des films d’auteurs mais pour un premier film, le résultat reste extrêmement professionnel. Nous sommes dans un road trip surnaturel de très grande qualité.

La direction d’acteur est très bonne et il faut noter que l’actrice principale crêve l’écran et porte admirablement les enjeux du film. Les autres acteurs sont tous de très bon niveau.

Le scénario :

Nous sommes dans un film fantastique intelligent, qui utilise l’arrivée du surnaturel pour poser des enjeux sociétaux forts et n’hésite pas à dénoncer certains faits de société avec finesse mais détermination. Il pourra toutefois être reproché au film de ne pas donner toutes les réponses ou d’avoir un final peu clair (même si les enjeux sont compréhensibles comme le message). Certains aimeront ce choix scénaristique d’autres pourront en ressortir frustrés.

En conclusion :

Un film fantastique fort, bien réalisé avec une actrice principale excellente mais avec quelques défauts dont celui d’être parfois artificiellement complexe et qui ne plaira donc pas à tout le monde. Pourtant ce film nous permet de voyager et de se perdre dans l’univers de la réalisatrice et c’est pour cela qu’il mérite vraiment d’être vu car au final ce qui est important ce n’est pas l’arrivée mais le voyage que l’on vit à travers cette œuvre.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

MI7 – DEAD RECKONING PARTIE 1

MI7 – DEAD RECKONING PARTIE 1

Fiche technique :

Notre avis sur le film

MISSION IMPOSSIBLE 7 – DEAD RECKONING PART 1

Si le début de la Franchise Mission Impossible au cinéma fut plutôt chaotique notamment avec un épisode 1 dont le traitement du personnage Jim Phelps fut sévèrement critiqué ou un épisode 2 étant plutôt hors sujet, les épisodes 3 et 4 ont permis à la franchise de se refaire un nom et même de reconquérir certains fans de la série télé (car oui à la base la franchise Mission Impossible vient du petit écran).

Puis le réalisateur Christopher McQuarrie a pris en main la franchise à la réalisation – sur proposition de Tom Cruise, l’acteur principal des films – et cette saga monta de niveau autant sur le fond que sur la forme. Les personnages furent plus développés, la notion même de travail d’équipe – chère à la série TV d’origine  – pris plus d’importance mais surtout un réel travail sur la cohérence du ton de la saga et de ses histoires fut établi.

Quand il fut annoncé que la prochaine histoire serait en plusieurs parties, on pouvait sentir que tout ce travail depuis l’épisode 3 allait se trouver à son paroxysme dans cette aventure et clairement c’est le cas.

Une histoire d’actualité :

Ethan Hunt va devoir affronter deux antagonistes : un homme lié à son passé, avant même qu’il rejoigne la force mission impossible et une intelligence artificielle devenue désormais consciente d’elle même et autonome. Si le sujet de l’IA a souvent été traité dans la science fiction, il est assez novateur d’utiliser ce concept – devenue réalité- dans un film d’espionnage. Le scénario est assez bien écrit pour rendre tout cela crédible et faire peser une atmosphère lourde et pesante sur l’ensemble de l’aventure. Il est aussi intéressant de voir l’enjeu que représente une telle IA pour les gouvernements mondiaux ou le secteur de l’économie. 

Un Tom Cruise toujours incroyable avec une équipe et des antagonistes à la hauteur :

Qu’on aime ou pas Tom Cruise, il faut reconnaitre qu’il se donne à fond pour ses rôles et réalise des cascades toujours plus impressionnantes – sans porter atteinte à la suspension d’incrédulité. Son équipe est toujours aussi attachante et c’est toujours un plaisir de retrouver certains compagnons qui sont présents depuis le début de la saga au cinéma.

Quand aux antagonistes, l’IA est présente juste ce qu’il faut pour être mystérieuse et inquiétante et l’adversaire de Tom Cruise réussit à chaque scène à faire peser un danger mortel sur nos héros, parfois juste avec un regard ou un silence, une vraie réussite.

Il est à noter aussi le soin apporté à certains personnages tertiaires dont les choix et l’évolution va impacter directement l’intrigue. Aucun personnage n’est inutile et tous évoluent dans l’aventure ce qui est un tour de force au regard du nombre de personnages.

Des personnages féminins forts et bien écrits :

Là où cet opus frappe fort c’est dans l’écriture et sa représentation des personnages féminins. Fortes, ambiguës, charismatiques, brillantes, chaque personnage féminin a sa personnalité et son parcours et incarne de manière très différente le concept de femme forte. Et là où le film réussit cela c’est justement dans le fait qu’on nous répète pas à longueur de scène qu’elles sont fortes ou dangereuses, on nous le montre et c’est dans les faits indiscutables. Ce Mission Impossible donne une leçon d’écriture et de représentation des personnages féminins à tout Hollywood.

En conclusion

Le film se permet d’être très bon dans son scénario, sa réalisation, sa musique, son écriture des personnages et ses acteurs. Il se place au plus haut niveau qualité de la saga et ringardise énormément d’autres films d’actions actuels. Certains pourront lui reprocher quelques courses poursuites un peu longues mais nous sommes ici dans le détail. Alors ne boudez pas votre plaisir car si vous aimez la saga Mission Impossible, vous allez adorer cet opus et, comme l’auteur de ces lignes, trouver le temps bien long en attendant la suite.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

TRANSFORMERS: RISE OF THE BEASTS

TRANSFORMERS: RISE OF THE BEASTS

Fiche technique :

Notre avis sur le film TRANSFORMERS: RISE OF THE BEASTS

La franchise de film Transformers reste un ovni dans le milieu du cinéma. Concept fou d’adapter la célèbre franchise de jouet au cinéma, elle a connu le succès puis un certain déclin ces dernières années. Il a donc été décidé de la rebooter (sans donner de fin officielle à la saga précédente) avec en premier le film Bumblebee de 2018 et ce film devant marquer le début d’une nouvelle trilogie. Le projet semblait assez obscur et peu attendu et en y rajoutant une inspiration de la série animée Animutants, les voix françaises de Dorothée et Ophélie Winter (nous aussi à la rédac on n’a pas compris le lien entre ce casting et la franchise) et une BO par MC Solar, on s’est clairement demandé ce que le service marketing avait bu pour nous proposer un tel « Kamoulox » (et oui, nous aussi à la rédac on est des boomers). C’est donc avec une certaine curiosité que nous avons découvert le film.

Le pitch :

Le film se déroule dans les années 90, Unicron, une planète métallique géante dévoreuse de planète a besoin d’un artefact se trouvant sur Terre pour pouvoir voyager dans l’espace et consommer toute planète dans la galaxie. Elle envoie donc ses predacons pour récupérer la relique en question. Les autobots, les maximals et certains humains devront s’allier pour contrer cette menace d’ampleur cosmique.

Pourquoi ça aurait pu être bien :

Le principal reproche qu’on peut faire à la saga est de parfois se baser uniquement sur l’action sans aucun temps pour poser les enjeux ou s’attacher aux personnages. Cet opus corrige se défaut avec des moments sans action prenant son temps pour développer l’intrigue et les personnage. Sur ce point, la saga a évolué.

L’autre point positif sont les effets spéciaux. Le rendu des robots est toujours aussi convainquant et parfaitement intégré aux environnements humains. On en prend plein les yeux du début à la fin.

Et pourtant ça ne convainc pas totalement :

Les enjeux portés par le film sont énormes (un antagoniste qui risque de consumer l’univers) et pourtant le film se résume encore une fois à une course poursuite autour d’un macguffin. Pour une telle menace, le scénario méritait mieux que la traditionnelle chasse à l’artefact.

L’autre point désolant est une écriture des personnages déplorable. Le film tente de nous faire une leçon de tolérance et d’anti-racisme et tombe au final dans les pires clichés possibles qu’on espérait ne plus revoir depuis les années 2000 (le héros d’origine portoricaine qui se retrouve à braquer des voitures avec son ami de Brooklyn, l’autobots péruvien qui a un fort accent et qui se transforme en mini van « Pablo », la mère du héros qui demande à son fils de rire fort au blague « des blancs » car ça leur fait plaisir). Evidemment, les personnages en plus d’être clichés au possible sont mal servis par un humour qui tape à chaque fois à côté.

Conclusion :

Au final, le film est un divertissement qui se regarde, avec certaine scènes épiques (parfois cassés par une BO assez moyenne). Si vous arrivez à faire abstraction de l’écriture des personnages et du scénario, vous pourrez passer un bon moment face à un film bien réalisé et des autobots toujours convainquant et un final particulièrement étonnant dans ce qu’il annonce pour la suite.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

SANCTUARY (2023) – Critique

SANCTUARY (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur la série SANCTUARY

Quand on présente la série Sanctuary sur Netflix on aurait tendance à la décrire comme le « Rocky » des Sumos et clairement cette série en prend le chemin tout en se permettant aussi un regard critique sur les intérêts qui entourent ce sport. Nous avons avec cette série une pépite que nous vous conseillons évidemment fortement avec quelques petites mises en garde quand même.

Le pitch :

Kiyoshi Oze est un ancien judoka qui décide de rejoindre le milieu du Sumo motivé en apparence par l’appât du gain mais en réalité par une vraie soif de reconnaissance et une envie de se sortir de son milieu difficile. Kiyoshi montre dès le départ un potentiel élevé mais son comportement narquois, impertinent et irrespectueux vont l’amener, dans un art martial particulièrement régi par des codes stricts, à s’attirer l’inimitié d’une grande partie de la profession. Au final, trouvera-t-il sa voie dans ce monde qui semble à l’opposé de lui ?

Nous suivrons aussi en parallèle la journaliste Asuka Kunishima, obligée de suivre ce sport qu’elle ne connait et n’aime pas et dont les codes la rebutent au plus haut point. Toutefois, l’impertinence de Kiyoshi va la conduire à s’impliquer dans son parcours sportif.

Pourquoi cette série frappe juste :

En premier lieu son thème, en mettant la lumière sur cet art martial peu connu, en nous expliquant ses codes, en remettant aussi en question le monde qui l’entoure tout en respectant les principes des histoires de ce genre, nous avons au final un traitement particulièrement innovant d’un récit pourtant classique, en bref une réinvention du genre.

Vient ensuite l’écriture des personnages. La plupart sont vraiment beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Tous souffrent en silence et utilisent le sport ou le journalisme pour se reconstruire. Et au final, comme dans tout bon manga shonen, c’est en chutant puis en se relevant que les protagonistes trouveront la paix et se transcenderont dans leur art, après évidemment un entrainement éprouvant. Chose rare pour ce genre d’œuvre, les personnages féminins sont très bien écrits et sont souvent très complexes avec autant de personnages positifs que négatifs. Ce point change des productions actuelles Netflix et ça fait du bien.

L’autre point positif est la vraie diversité qu’apporte cette série. Souvent pour Netflix la diversité se caractérise par la couleur de peau mais rarement par la morphologie. Ici on a en héros des personnages qui ont des corps comme on ne voit jamais dans une série télé. Une personne en surpoids n’est jamais montré en héros, en personne faisant des efforts pour réussir. Ici c’est l’inverse (ce qui est normal au regard de la discipline). Franchement, ce point fait aussi du bien.

Et le dernier point, c’est la qualité de la réalisation. On passe de moments sales et parfois assez gores à de purs moments oniriques et des visuels époustouflants. C’est un sans-faute de niveau cinématographique.

Attention toutefois, cette série n’est pas pour tout le monde :

Parfois extrêmement violente dans certains de ses combats ou filmant de façon très crue les humiliations que les sumos se font subir entre eux, cette série rebutera certains spectateurs, notamment l’épisode 1 qu’il faudra dépasser pour profiter pleinement de l’aventure que propose Sanctuary.

Conclusion

Cette série fait un bien fou dans le catalogue parfois aseptisé des plateformes de streaming. Nous avons une vraie proposition d’auteur comme on voit trop peu.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :