COBRA KAI (2019) – Critique

COBRA KAI (2019) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur la série COBRA KAI

Avant-propos :

Même si j’ai vu les 4 saisons, cette critique sera sans spoilers mais prendra en compte la qualité de la série sur ces 4 saisons.

Je précise aussi que Cobra Kai fait partie de la licence Karate Kid, mais qu’il n’est pas obligatoire d’avoir vu les films pour apprécier la série.

Un revival qui va vous toucher

Cobra Kai est une série télé qui a fait ses débuts sur Youtube à l’époque où la plateforme a essayé de développer son propre catalogue de série, et est désormais sur Netflix.

Cette série se passe trente-quatre ans après le premier film Karaté Kid – le vrai, pas l’infame navet avec « l’acteur » Jaden Smith. On retrouve Johnny Lawrence, le « méchant » du film qui a perdu ,étant enfant, un tournoi de Karaté contre Daniel Larusso. Sa vie s’est effondrée et se résume à des beuveries solitaires et des petits boulots d’où il se fait souvent virer à cause de son mauvais caractère.

Pourtant sa vie va changer le jour où il va prendre sous son aile Miguel, jeune garçon maltraité au lycée, et lui apprendre la voie du Karaté du Dojo Cobra Kai : « Frapper le premier ».

Le synopsis est classique pourtant il est particulièrement efficace dans le traitement et l’évolution de ses personnages.

En effet, que cela soit le harcèlement scolaire subi par Miguel et son ami Eli, les interrogations de Johnny sur son échec en tant que père et sa recherche de rédemption par l’enseignement ou l’insatisfaction de Daniel, qui a pourtant bien réussi sa vie – au regard des critères de notre société de consommation – mais qui se sent vide au fond de lui, toutes ces réflexions vont nous amener aussi à réfléchir sur nous-même et au sens que nous voulons donner à notre propre vie.

Je ne vais pas ici vous spoiler tous les arcs scénaristiques mais Cobra Kai réussit le tour de force de traiter avec justesse du harcèlement à l’école et du cycle de violence qui se nourrit de lui-même tout en abordant, en seconde lecture, la vrai nature et le but d’un art martial.

L’alliance parfaite des générations

Quand j’ai commencé à regarder Cobra Kai, j’ai eu peur de voir à nouveau un soft reeboot qui saccage l’œuvre originale, comme pour Star Wars notamment. Cette mode de prendre une licence culte des années 80/90 et au final de la déconstruire salement est devenue chose trop courante.

Pourtant ici ce sont les acteurs originaux qui gèrent la production et ça se voit. Cette série déborde d’amour pour les films Karaté Kid originaux et quand on a droit à des caméos d’anciens acteurs de la franchise ce n’est pas que pour faire plaisir aux fans mais pour vraiment servir et faire avancer le scénario.

Toutefois la série ne tombe pas dans la nostalgie bête et va confronter, très intelligemment les points de vues, entre la nouvelle génération d’acteurs et les anciens. Souvent très drôles et parfois très touchantes, ces confrontations posent une vrai réflexion sur les évolutions des mœurs de ces 40 dernières années et la réponse à cette réflexion, que je ne vous spoilerai pas, est juste parfaite.

La dernière saison va encore plus loin, en nous donnant le point de vue des « méchants » qu’on ne cautionne toujours pas mais qu’on comprend.

Tous les personnages sont en quête de sens, de repères dans leur vie et c’est pour cela que la série peut parler à tout le monde.

En conclusion : un remède contre la morosité ambiante

L’autre force de la série c’est d’être vraiment fun. Les situations comiques tapent toujours juste, les personnages principaux ont une énergie positive très communicative, les combats sont bien filmés, la BO est au top, bref on se fait plaisir tout du long.

Dans la période actuelle, on a besoin de productions foncièrement positives et qui portent de beaux messages.

Cobra Kai va vous faire du bien et vous rappellera qu’une série qui a du cœur, aime vraiment son propos et au final veut vous faire plaisir devrait être la norme et non l’exception.

Cobra Kai est le meilleur revival de ces 10 dernières années. 

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

L’AUTOROUTE DE L’ENFER (1991) – Critique

L’AUTOROUTE DE L’ENFER (1991) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur L’AUTOROUTE DE L’ENFER

Envie de partir pour un road trip délirant ? Prenez L’AUTOROUTE DE L’ENFER en direction de l’un des films d’horreur les plus fous et les plus drôles de tous les temps !

Road Trip délirant :

Pour la 1ère fois en DVD et Blu-Ray et disponible depuis aujourd’hui, on vous propre de revenir sur ce film d’horreur déjanté, gore et décalé à souhait !

Ancré dans les années 80-90 avec ses costumes, sa musique et ses voitures, L’AUTOROUTE DE L’ENFER possède un scénario efficace gorgé de bonnes idées. « L’Enfer est pavé de bonnes intentions ». Ici, l’Enfer est surtout rempli d’un grand nombre de gags visuels, de références à d’autres films, d’illustrations de proverbes ou encore de références bibliques propres à l’enfer.

Un univers riche :

L’univers de cette AUTOROUTE DE L’ENFER est très riche et très approfondi : on parcourt des lieux étranges, habités par toute une palette de personnages les plus excentriques et fascinants qu’il soit : Attila, Cléopâtre, Adolf Hitler, le Diable, le flic de l’Enfer…

Réalisé par le cinéaste néerlandais ATE DE JONG (Drop Dead Fred avec Carrie Fischer), L’AUTOROUTE DE L’ENFER enchaîne l’action à un rythme effréné ! Les dialogues sont percutants, les rencontres multiples et improbables succèdent aux explosions et courses-poursuites en voiture. Le maquillage de STEVE JOHNSON (ex-assistant Rick Baker, un des meilleurs maquilleurs de Hollywood) contribue largement à la réussite du film : sa créativité donne corps à toute une galerie d’allumés qui rendent cet enfer très attrayant.

Le clan Stiller présent au rendez-vous :

L’AUTOROUTE DE L’ENFER est avant tout porté par ses rôles principaux : CHAD LOWE (Pretty Little Liars, Infidèle), KRISTY SWANSON (Buffy, tueuse de vampires – le film), PATRICK BERGIN (Jeux de Guerre, Les Nuits avec mon ennemi), et ADAM STORKE (La Mort vous va si bien). Mais on notera la présence en guest star du clan Stiller au grand complet : le célèbre BEN STILLER (La Nuit au Musée), sa sœur AMY STILLER (Un gars du Queens), et leurs parents, le célèbre duo comique JERRY STILLER (Seinfeld, Un gars du Queens) et ANNE MEARA (Archie Bunker’s Place)

Mélange unique et insolite d’horreur, de gore, de fantastique et d’humour, L’AUTOROUTE DE L’ENFER est proposé pour la 1ère fois en DVD et Blu-Ray dans un superbe digipack collector, incluant une passionnante présentation du film par Gilles Gressard, auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma.

Merci à Rimini Editions qui continue de nous proposer des versions HD de pépites assez méconnus et rarement mis en avant à l’image de ce film.

 Critique de Sébastien N.

NOTRE NOTE

MAMAN, J’AI RATÉ L’AVION (1990) – Critique

MAMAN, J’AI RATÉ L’AVION (1990) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur MAMAN, J’AI RATÉ L’AVION

Noël approche. Le sapin à décorer, la lettre au Père Noël à composer, les premier flocons de neiges qui nous tombent sur le nez et puis les illuminations qui font briller la ville et ses façades, ternis par l’obscur hiver, réveillant en nous un doux parfum de nostalgie et de mélancolie. Oui, une ambiance de fête de fin d’année, propice à se blottir au chaud sous un plaid avec une bonne tasse de chocolat chaud  et quelques sucres d’orges en compagnie d’un bon film de Noël. Et quoi de mieux en cette période que de choisir celui qui aura bercé toute notre enfance. A une époque, pas si lointaine d’ailleurs, TF1 et M6 savaient biberonner ses jeunes – et grands – téléspectateurs de films américains où le thème de Noël faisait le plus grand plaisir des bambins comme celui des parents, désireux de retrouver leur âme d’enfant. Si vous êtes un kid des années 90, et même ceux de quelques générations après, il ne vous est pas possible d’avoir raté le cultissime Maman j’ai raté l’avion !

Signé Chris Colombus (Nuit de folie, Mme Doubtfire et Harry Potter I & II) à la  réalisation, écrit et produit avec brio par John Hugues (Les 101 Dalmatiens, Denis la malice & Breakfast Club) avec en tête d’affiche le jeune et charismatique Macauley Culkin (âgé de seulement 9 ans) dans son premier grand rôle, Maman j’ai raté l’avion ! était et est un succès inestimable auprès du public, comme la plupart des critiques, récoltant des recettes colossales par rapport à son petit budget initial prévu pour le réaliser. Depuis sa première sortie en salle, trente et un an se sont écoulés. Après moult traversés, allant d’une génération à une autre, de notre petit écran de télévision aux plateformes géantes de streaming, en passant par la mode du remake, que reste t-il finalement de cette oeuvre considérée par beaucoup comme cultissime ? Cela va bien au-delà du succès planétaire et des millions qu’il a engendré, de sa réalisation impeccable, de son scénario très aboutis et malin  ainsi que de son casting imparable. S’il détient encore aujourd’hui son précieux statut de film culte, c’est bien parce qu’il a réussi à conserver sa grande capacité à nous faire rêver, petits comme grands, en nous invitant volontiers dans cette aventure à la fois loufoque, drôle et récréative où notre jeune héros, Kevin McCallister, vit ce que nous avons tous fantasmé au moins une fois et qui réside dans l’esprit commun de chaque enfant que nous avons été un jour : celle de se retrouver seul chez soi, oublié, sans parents, avec l’infini possibilité de briser toutes les règles que ces derniers nous ont imposés !

C’est dans un joli désordre chaotique où les enfants et les adultes sont les rois de cet effroyable boucan, entre des valises à boucler et des disputes interminables à gérer, que nous faisons la connaissance de la grande famille McCallister. Cette dernière finalise les derniers préparatifs pour s’envoler le lendemain matin dans le premier avion à destination de Paris, afin d’y passer les fêtes de Noël. Au milieu de tout ce raffut, le jeune Kevin McCallister fait son apparition. Etonnamment calme réclamant la permission de voir un film qui n’est pas de son âge. Puis soudain l’angoisse. Il doit préparer sa valise. Tour à tour, il demande de l’aide à ses frères et soeurs, ses cousins et cousines, sans que ces derniers ne l’aident et tendent plus à le malmener en lui rappelant qu’il n’est qu’un idiot, un incapable. Un incident de pizza au fromage vient alors éclater la réputation d’ « andouille » du petit Kevin qui voit alors rouge et défie sa mère (interpréter par la grande Catherine O’Hara) de les faire disparaître afin de ne plus jamais les revoir de sa vie. Lorsque le lendemain, le jeune garçon se réveille dans la demeure familiale sans que personne ne réponde présent, vient d’abord la surprise, puis la stupéfaction et sans tarder l’espièglerie de Kevin, ravi d’avoir pu faire disparaître sa famille. La grande aventure peut commencer et les interdits peuvent enfin être transgressés. Mais c’est sans compter sur l’arrivée inopinée de deux cambrioleurs maladroits (incarnés respectivement par l’excellent Joe Pesci et Daniel Stern) avides de dérober de nouveaux trésors et qui s’intéressent de très près à la maison de notre jeune héros, seul et sans défense.

Grace à sa réalisation enchanteresse, Chris Colombus conçoit d’une remarquable inventivité, tant dans la mise en scène que dans sa façon de filmer et de cadrer ses plans, tous les enjeux et les espaces nécessaires que la grande maison familial des McCallister offre au jeune Kevin, impatient d’enfreindre les fameuses règles de l’âge qui sont interdites. Elle ne devient plus simplement une magnifique maison décorée à l’ambiance estivale de Noël, mais un gigantesque terrain de jeux, une immense court de récréation où tout est possible : sauter sur le lit parental, manger n’importe quoi, regarder des films habituellement défendus, tout est permis pour le plus grand bonheur des spectateurs qui ne peuvent s’empêcher de sourire malicieusement, rêvant secrètement de faire les mêmes activités clandestines. Le film jouit de l’empreinte du réalisateur  qui possède la magnifique particularité de donner à ses longs-métrages un soupçon de magie, une étincelle de féérie offrant une dimension presque fantastique et embarquant littéralement le spectateur dans un récit qui ne cesse d’émerveiller, de faire rêver et de nous faire rire. Il faut dire que la réalisation épouse parfaitement bien l’écriture et l’univers  à la fois enfantin et adulte de John Hugues, qui réussis haut à la main à nous livrer un scénario qualitatif et extrêmement bien mené, où chaque action est toujours justifiée de façon cohérente et parfois subtile ; de l’oublie de Kevin  par sa famille à la mise en demeure des cambrioleurs. On aime que le personnage de Kevin ne soit pas infantilisé ou stupide, mais bien au contraire intelligent, malin et suffisamment débrouillard pour aller faire ses courses tout seul au supermarché. Et rappelons aussi la scène culte de la lotion d’après rasage, parfaitement improvisée par ce jeune prodige du cinéma.

Une jolie morale vient alors parfaitement s’inscrire dans l’ambiance générale du film, celle de l’importance de la famille et de l’avoir toujours auprès de soi. Maman j’ai raté l’avion !  représente, à tous les âges et de manière intemporelle et universelle, notre situation familiale quelle qu’elle soit. Et quoi de mieux que les fêtes de Noël pour nous rappeler subtilement qu’il est essentiel de préserver ces précieux liens familiaux. Tout ça sous la musique de John Williams qui complète magnifiquement bien l’univers riche et sonore du film.

Cependant, des questions demeurent importantes aujourd’hui face à la sortie de Maman j’ai raté l’avion ! (Ça recommence) sur Disney+ (Remake bas de gamme et sans fond du premier opus)  et qui ouvre un débat plus large : sommes-nous à une époque cruciale où le cinéma à du mal à se réinventer et à faire rêver ? Doit-on nécessairement faire du neuf avec du vieux ? Pourquoi toujours vouloir surpasser le film original quand celui-ci avait bien marché à l’époque ? La question de l’argent est ici bien évidement de mise, comme les valeurs morales et du politiquement correct de notre société qui poussent les productions comme Disney (et tant d’autres) à vouloir corriger les erreurs du passé comme si de rien n’était. Mais justement, je pense qu’il est de notre devoir de ne pas sanctionner, de raturer ou de surpasser bon nombres d’oeuvres cinématographiques, qu’elles soient bonnes, mauvaises ou tout simplement plus en accord avec notre monde actuel. Il est crucial de les préserver afin de les montrer aux générations futures et ceci pour une simple et bonne raison : Ne pas oublier que le cinéma c’est aussi l’histoire de notre monde, miroir de notre société et de son évolution.

 Critique de Rémi V.

NOTRE NOTE

RESIDENT EVIL RACCOON CITY – Critique

RESIDENT EVIL RACCOON CITY – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur RESIDENT EVIL : BIENVENUE À RACCOON CITY

Avant-Propos :

L’auteur de ces lignes est un ancien fan de la franchise Resident Evil depuis le premier sur PlayStation 1, en passant par les films en  image de synthèse, jusqu’au Resident Evil 6. Et son petit cœur saigne à chaque mauvaise adaptation de sa saga horrifique préférée . Autant dire qu’avec les anciens films de Paul WS Anderson, il a beaucoup saigné…

Resident Evil Bienvenue (ou pas) à Racoon City

Et voilà, nous y sommes, le reboot de la saga cinématographique est lancé avec un film nous comptant les histoires de Chris, Claire, Leon et Jill face à une horde de zombie dans une ville où le départ de l’usine pharmaceutique Umbrella n’a laissé que chômage , désespoir et flics désabusés.

Comme les fans de la franchise ont pu le constater, nous sommes ici dans une fusion du scénario des jeux Resident Evil 1 et 2.

D’un côté nous avons Claire Redfield qui veut retrouver son frère, le policier Chris Redfield, pour l’informer des dangers environnementaux qu’occasionne Umbrella. Elle sera vite confrontée, avec le jeune policier Leon, à une ville sombrant peu à peu dans le chaos. De l’autre coté nous avons Chris, Jill, Wesker et d’autres personnages oubliables qui vont enquêter sur un cadavre retrouvé prêt du manoir Spencer appartenant à Umbrella.

S’ajoute à cela une histoire d’orphelinat bien glauque et un lien entre un des scientifiques d’Umbrella, William Birkin et les Redfield quand ils étaient enfant.

Un scénario trop « rushé » qui donne des personnages vides (ou massacrés)

Fusionner les scénarios de Resident Evil 1 et 2 était une erreur. Tout va trop vite, on passe rapidement sur les détails de l’histoire et on zappe le complot d’Umbrella contre les S.T.A.R.S. On ne fait d’ailleurs même pas mention de cette unité spéciale. Et à vouloir suivre deux équipes, le scénario rame énormément pour les réunir et doit au final utiliser des moyens peu crédible pour s’en sortir. Bref, c’est laborieux et raté.

Au niveau des personnages, le réalisateur et scénariste Johannes Roberts a fait des choix assez étranges. Si le personnage de Claire est assez intéressant en lanceuse d’alerte, Chris se retrouve résumé à un gros bras sans trop de charisme. Jill est devenue une tireuse d’élite lourdingue et mal interprétée alors que l’actrice est habituellement bien plus douée. Wesker est un gros bourrin peu charismatique qui doute car il aime ses copains, idem l’acteur est plutôt bon dans ses autres rôles donc le problème doit plutôt venir de la direction qui lui a été donnée. Et Leon est une catastrophe, en avoir fait un élément comique et le boulet de l’équipe est juste idiot tant le personnage est aimé des fans. Le rush du scénario fait aussi que certains liens entre les personnages sont limités, notamment avec Sherry Birkin, ou absents : Leon et Ada. La force des premiers Resident Evil (surtout du 2) se trouvait dans les l’évolution des héros grâce à leurs rencontres respectives, cet élément est pourtant complétement absent du film.

Une réalisation intéressante mais qui se perd dans ses références des années 90 :

Visuellement le film fait son petit effet dans une ville de Raccon City déprimante, avec ses zombies plus « réaliste » et une ambiance de fin du monde. SI l’abus de « jump scare » peut énerver et si le film ne m’a fait sursauter que de très rare fois, ma femme, elle, a passé la moitié du film en stress (et j’ai dormi sur le canapé en punition de ce choix de film).

Par contre les références aux années 90 dans lesquelles se déroulent le film sont trop forcées, que ce soit le choix de certaines musiques qui font ressembler le film à une parodie à la Shaun of the Dead, ou des situations vraiment idiotes : quel policier jouerait à Snake sur son téléphone alors qu’il est sur une scène d’un crime atroce, de nuit, sous la pluie et que ses camarades ont disparu… Le réalisateur a voulu faire du Stranger Things mais n’en a pas le talent. Dommage car certaines idées étaient intéressantes.

L’autre point dommageable est aussi le manque de variété du bestiaire. La franchise Resident Evil est connue pour ses monstres en tout genre et malheureusement dans ce film nous n’avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent et clairement les effets spéciaux piquent un peu lorsque certaines créatures arrivent.

Au final décevant mais… étrangement plaisant.

Ce film arrive 20 ans trop tard, la comparaison avec les productions actuelles fait mal (Dernier train pour Busan, The Walking Dead….). Mais s’il était sorti à la place des films de Paul WS Anderson, il aurait pu avoir un petit succès d’estime et même faire une saga acceptable.

Quand je suis sorti de la salle, et sachant que ma femme allait me détester pour ce choix de film, je ressentais ce petit parfum nostalgique du film un peu moyen mais sympa qu’on allait louer dans les rayonnages les moins exposés du vidéo-club.

Au final, cet opus est supérieur aux anciennes versions cinématographiques de la saga et on y passe un moment agréable (sauf si on est fan du personnage de Léon dans les jeux) tout en sachant que les jeux restent largement supérieur en terme de narration et d’écriture des personnages.

Un film passable. 

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

QUEIMADA (1969) – Critique

QUEIMADA (1969) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur QUEIMADA

Avant-Propos :

Cette critique a été faite sur la version de 132 minutes, plus conforme à la vision du réalisateur, et en version italienne, langue originale du film.

Le film d’un cinéaste et d’un acteur principal engagés

Gillo Pontecorvo est un brillant cinéaste italien néo-réaliste dont le cinéma est extrêmement politisé. Marqué par le marxisme, dont il en dénoncera les excès, et l’anticapitalisme, le cinéma de Gillo Pontecorvo est évidemment très politique voire même partisan, comme le démontre son film le plus connu : « La bataille d’Alger ». Il était alors logique qu’il tourne avec Marlon Brando, un acteur de légende lui aussi très marqué politiquement et qui plus tard refusera son oscar pour son interprétation dans le film « Le parrain » pour dénoncer le traitement des natifs américains dans les films.

Au final, les affrontements entre le réalisateur et l’acteur sur le tournage (notamment sur le salaire des acteurs noirs moins payés que les blancs – ce que Brando dénoncera), les conditions climatiques compliquées et le fait d’avoir engagé une grande majorité d’acteurs non professionnels aboutiront certes à un échec commercial mais à une œuvre forte, peut-être même plus aboutie que « La bataille d’Alger ».

Un scénario fort servi par un Marlon Brando d’exception :

Le scénario traite, avec une grande précision, de l’esclavage aux Antilles et le jeu entre les puissances coloniales et les grandes compagnies.

Queimada est une ile colonisée par les Portugais. Ces derniers exploitent des esclaves pour récolter la canne à sucre. Un agent secret britannique (Marlon Brando) va tenter de déstabiliser le pouvoir en place en créant de toute pièce un révolutionnaire, en sélectionnant un simple vendeur d’eau, Jose Dolores. Tout cela dans le seul but d’imposer l’influence britannique et les grandes compagnies qui veulent exploiter la main d’œuvre et le sucre de l’Ile. Il sera aidé dans son œuvre par Teddy Sanchez, métis et chef des riches créoles.

Ce qui marque directement dans ce scénario, dénonçant la colonisation, est qu’il va beaucoup plus loin que les autres œuvres du genre et est surtout bien mieux écrit que les productions actuelles parlant de ce sujet.

Qu’ils soient esclaves ou ouvriers, les opprimés du film sont surtout privés du savoir leur permettant de gérer leur île, leur avenir. Les idéaux, les nations ou la vie des hommes ne sont que peu de chose face au commerce et à l’économie, et ceux qui n’en maitrisent pas les codes ne peuvent survivre.

Toute la finesse d’écriture du scénario – et la très grande qualité des dialogues – tient dans cette opposition entre la machine économique mondialisée et l’autodétermination des peuples. Ce postulat est magnifiquement illustré dans les interactions entre Marlon Brando et Evaristo Márquez (Jose Dolores), entre l’un s’oubliant cyniquement dans la machine économique des grandes compagnies et l’autre incarnant une liberté sans concession.

La force des grands scénarios – et des grands films- c’est d’être intemporel, et ici les scénaristes Franco Solinas et Giorgio Arlorio rendent une copie parfaite.

Une réalisation sublimée par la musique d’Ennio Morricone

Le cinéma néo-réaliste italien donne au film ce sentiment de quasi documentaire en filmant une grande fresque tout en restant dans le quotidien des habitants de l’Ile. Les plans sur les visages des acteurs (quasiment tous amateurs) nous plonge avec justesse dans le contexte terrible de cette histoire.

Il est d’ailleurs fort de voir Brando s’acclimater parfaitement avec ce style qui au final sublime son art.

Mais au final, c’est la musique d’Ennio Morricone, et son thème principal Abolição, qui nous plonge totalement dans cette histoire et cela dès le générique d’ouverture.

Le maitre Morricone nous a quitté en 2020 et il restera un des plus grands compositeurs que nous ayons eus, peut-être même le plus grand, la musique de ce film en est la preuve.

En conclusion

Il y aurait tellement de chose à dire sur cette œuvre et sur son intrigue mais ce serait vous gâcher un scénario brillant et impactant. Je conclurais donc en disant qu’autant au niveau historique que pour sa culture cinématographique, Queimada est une œuvre majeure du cinéma neo-réaliste italien mais aussi du cinéma en général et qu’il serait vraiment dommage de se priver de cette œuvre maintenant disponible dans sa « vraie » version de 132 minutes et en Italien. Ce film de 1969 de Gillo Pontecorvo est bien plus moderne dans ses propos que la plupart des films sortant de nos jours sur le même thème, c’est aussi pour cela qu’il est si essentiel.

Une œuvre marquante du néo-réalisme italien. 

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

DEMON SLAYER Saison 1 (2019) – Critique

DEMON SLAYER Saison 1 (2019) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur DEMON SLAYER– Saison 1

Avant-Propos :

A l’occasion de la sortie sur Netflix de la saison 1 de Demon Slayer, animé japonais adaptation du manga éponyme, et de la saison 2 sur Wakanim, il me semblait intéressant de faire – un peu plus – connaitre cet animé japonais d’exception à ceux qui seraient passés à côté. Cette critique est garantie sans spoiler.

Tous les ingrédients d’un Shonen classique qui sent pourtant bon le renouveau

L’histoire de Demon Slayer a tous les ingrédients du Shonen classique, c’est-à-dire un récit japonais pour jeune garçon, notamment sur les enjeux de l’histoire principale.

Le récit prend place au Japon lors de L’ère Taishō (période de transition assez courte passant d’un pouvoir oligarchique à un pouvoir plus démocratique). Notre héros s’appelle Kamado Tanjirō, il est le fils ainé d’une famille nombreuse dont le père est décédé et subvient aux besoins de ses proches en vendant du charbon au village le plus proche. Contrairement à beaucoup de héros de Shonen, il aime sa vie et n’en changerait pour rien au monde. Malheureusement pour lui, il va être confronté à un monde caché, celui des démons qui dévorent des humains la nuit. Ces créatures surnaturelles et puissantes ne peuvent être vaincu que de deux façons : la lumière du soleil ou la décapitation grâce à des katana spéciaux. Une faction secrète, les pourfendeurs, chasse ces créatures démoniaques au péril de leur vie.

Un événement particulièrement tragique va projeter le paisible Tanjiro dans ce monde sombre et sans pitié. Une question se pose alors très vite, gardera-t-il la lumière intérieure qui le caractérise si bien ?

Un shonen tragique et pourtant porteur d’espoir

Même si le récit semble classique plusieurs ingrédients le différencient des autres Shonen, notamment son héros. Contrairement à Naruto ou Luffy de One Piece, Tanjiro est heureux en tant que bûcheron s’occupant de sa famille, il ne désire rien de plus que la paix et le calme. C’est aussi un héros « lumineux » et foncièrement bon sans pour autant être naïf. C’est la tragédie qui le fait entrer dans le monde du Shonen et cette nouveauté entraine, comme le souligne le youtubeur le Chef Otaku, un récit mélancolique allant parfois dans le domaine de la pure tragédie.

En effet, tout est tragique dans Démon Slayer. Les démons ont souvent un passé dur et triste et leurs actes n’en sont que plus horribles. On les hait et on les plaint à la fois.

Les pourfendeurs Zenitsu et Innosuke, même s’ils ont tendance à être à l’origine des gags de la série, ont chacun une histoire sombre et touchante ce qui les rend particulièrement attachants. Les piliers (les pourfendeurs les plus forts) sont tout aussi intéressants, débordants de charisme (surtout Rengoku) et ont tous un impact fort dans l’histoire. Quant à Nezuko, elle incarne parfaitement la lutte entre la part sombre et la part lumineuse qui est en chacun de nous (que j’aime ce personnage !!!).

Vous l’aurez compris, le scénario est classique et prenant mais c’est surtout la qualité d’écriture des personnages qui rend le récit si particulier. Même avec un récit aussi sombre, les pourfendeurs portent l’espoir de l’humanité et apportent la lumière de l’espoir même dans les ténèbres les plus profondes. Vous allez pleurer de tristesse mais aussi, et surtout, vous allez verser des larmes face à la beauté de certains sacrifices. Les moments d’héroïsmes désespérés m’auront autant fait vibrer que les plus grandes scènes de Dragon Ball Z (l’histoire de Trunk, le bandeau taché du sang des compagnons de Bardock, la transformation de Gohan en SSJ2…). Oui, cela faisait des années qu’un animé ne m’avait pas autant touché… et que c’est bon de revivre ça.

En conclusion :

Le récit de Koyoharu Gotōge (le mangaka) , les personnages, la réalisation parfaite d’Haruo Sotozaki et l’animation incroyable d’Ufotable font de ce récit sombre, mélancolique, tragique mais profondément humaniste, une œuvre déjà culte (surtout après l’épisode 19 et encore plus avec le Climax du film le train de l’infini). N’hésitez donc pas une seconde à vivre cette aventure profondément touchante.

Un sublime récit mélancolique !

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE