SPIDER-MAN (1992) – Critique

SPIDER-MAN (1992) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur SPIDER-MAN

Avant-Propos

En ce jour de sortie de « Docteur Strange » de Sam Raimi et pour fêter les 20 ans du premier film Spider-Man de la Trilogie du même réalisateur, il semblait important de revenir sur l’impact considérable de ce film autant dans le monde du comics que dans celui du Cinéma.

Un genre à l’époque peu exploité

Cela peut sembler fou, mais en 2002 le genre super-héroïque était très peu représenté. Pourtant certaines œuvres commencèrent à prendre ce média au sérieux. Nous avions eu les Batman de Burton (et les 2 opus « étranges » Joel Schumacher) et le très bon X-Men de Singer.

Sort alors un projet assez fou à la production difficile (dont la fameuse scène d’hélicoptère entre les tours jumelles supprimées à cause de l’actualité tragique) et porté par un réalisateur de film d’horreur gore (mais drôle), Sam Raimi. Ce projet c’est l’adaptation cinématographique du plus iconique des héros Marvel : Spider-Man.

Un film qui comprend l’essence même du Héros :

Le film est un grand succès, le spectacle et les scènes d’actions sont dantesques pour l’époque, la musique de Danny Elfman est grandiose et le scénario est efficace. Le pari de Sam Raimi est gagné car il nous livre ce qui fait le cœur du comics Spider-Man (mais aussi de Marvel) : un héros qui a ses failles, qui tombe et parfois échoue mais qui se relève toujours.

En effet si l’histoire de Spider-Man est forte, c’est Peter Parker qui va directement toucher notre cœur. Il galère, n’a pas d’argent, n’est pas populaire au Lycée, est invisible pour la femme qu’il aime et est en fait l’incarnation du geek un peu rêveur que nous sommes. Et quand il obtient ses pouvoirs, il cherche d’abord son profit personnel. Ce n’est qu’après une terrible erreur, et après avoir chuté, qu’il se relèvera pour embrasser son destin de héros.

Le héros n’est pas parfait, il est même faillible mais c’est dans sa capacité à surmonter les drames qu’il démontre sa force super-héroïque et qu’il nous inspire. Du drame il devient plus fort et choisit la voie du bien. Sam Raimi et son scénariste David Koepp nous démontrent qu’ils ont parfaitement compris le personnage de Spider-Man et ses fans. Quant à Tobey Maguire, il est parfait dans son interprétation.

Un antagoniste au niveau de son héros :

Oui le costume est kitch et fait Power Ranger mais l’interprétation du Bouffon Vert par William Dafoe est exquise en sombrant peu à peu dans la folie – en s’inspirant fortement du cinéma d’horreur- et en étant au final une victime d’un système qui le brise. Et là où Peter Parker se relèvera, son antagoniste chutera dans la voie du mal.

Et, dans les opposants à notre chère araignée, nous aurons aussi J.Jonas Jameson, incarné avec brio par J.K. Simmons. Chacune de ses interventions est mémorable.

En conclusion

Spider-Man de Sam Raimi fut une claque, malgré quelques défauts, et est encore aujourd’hui une œuvre phare du genre super-héroïque. Il est un film culte car il a compris que le récit, pour être impactant, ne doit pas mettre en avant un héros parfait, mais un être terriblement humain pour nous toucher et délivrer un message fort : le héros ne nait pas grâce à ses pouvoirs mais dans sa capacité à se relever des drames de sa vie.

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

CONTES DU HASARD… (2022) – Critique

CONTES DU HASARD… (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES

Après le captivant Drive My Car & le brumeux ASAKO I&II, Ryusuke Hamaguchi revient avec Contes du hasard et autres fantaisies, un film à la mise en scène minimaliste doté d’une grande intensité émotionnelle. L’histoire suit les trajectoires de trois femmes se retrouvant une à une confrontées à des choix hasardeux. Avec ce neuvième long-métrage, Hamaguchi décortique, interroge, avec cet art subtil et délicat qui caractérise son cinéma, les situations et les choix moraux qui se présentent à ces trois personnages féminins. Un film réussi, sans longueur, découpé en trois chapitres faisant la part belle à des femmes tour à tour fragiles, égoïstes, désemparées et terriblement humaines. Pour le meilleur comme pour le pire.

Le cinéma de Ryusuke Hamaguchi est un cinéma authentique, réaliste, proche d’un certain naturalisme qui fascine, allié du spectateur qui dépeint intimement et sans artifices des personnages complexes avec toute la beauté et la laideur que cela implique. Dans Contes du hasard et autres fantaisies, Hamaguchi réussi le difficile exercice de transformer ces situations anodines et banales du quotidien en des moments charnières qui basculent le cours de l’existence de ses héroïnes. C’est d’ailleurs une des réussites du film, car le cinéaste magnifie ces brèves petits aléas de la vie  avec un naturel déconcertant et d’une grande puissance émotionnelle qui résonne étrangement avec notre propre vécu.

Avec la simplicité de sa mise en scène, dont une grande partie de son influence provient du cinéma d’Eric Rohmer, le cinéaste parvient à retranscrire tout un panel d’émotions fortes sublimé par un casting féminin de choix. Les performances des actrices sont franches, honnêtes et aucune fausse note ne résonne dans leurs interprétations. La qualité d’écriture et des dialogues sont également un des atouts majeurs de ce long-métrage, reposant entièrement sur la fine plume d’Hamaguchi. Son amour des mots et du style confère à Contes du hasard et autres fantaisies des histoires fragiles et réalistes que l’on croirait tout droit sorties d’un recueil de nouvelles à l’imaginaire foisonnant, emporter entièrement par la plume délicate et intemporelle de son auteur.

Cependant, on peut facilement lui reprocher des cadres quelconques ou un manque de rythme, victime en partie de ses scènes très longues et par la surenchère des dialogues ininterrompus. Mais  c’est avant tout un film qui enchante par sa poésie, l’intelligence de sa prose mêlé à la richesse de ses interprètes qui nous conte le destin parfois tragique de ces femmes perdu entre le passé, l’amour et les regrets. Si son niveau n’atteint pas celui de son prédécesseur, Contes du hasard et autres fantaisies confirmera  une fois de plus tout le talent de son cinéaste japonais Ryusuke Hamaguchi, digne successeur des mots du cinéma et de l’empire Rohmérien. Comme on dit, le hasard fait bien les choses.

 Critique de Rémi V.

NOTRE NOTE

LE SECRET DE LA CITÉ PERDUE – Critique

LE SECRET DE LA CITÉ PERDUE – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur LE SECRET DE LA CITÉ PERDUE

Sandra Bullock, Channing Tatum, Brad Pitt, Daniel Radcliffe... Le Secret de la Cité Perdue, avec son casting alléchant, avait tout pour attirer l’attention.

Le pitch de base nous promettait même une « grande aventure ». Une romancière en tournée promotionnelle pour vendre ses œuvres à l’eau de rose, se retrouve embarquée contre son grès dans une aventure à la recherche d’un temple perdu avec un jeune millionnaire un peu fou. Son « mannequin de couverture » va alors tenter de la sauver.

Nous avons ici un film d’aventure humoristique assez classique avec des acteurs qui tentent de déconstruire leur propre mythe tel que Channing Tatum en mannequin idiot ou Brad Pitt en baroudeur caricatural. C’est finalement Daniel Radcliffe qui s’en sort le mieux en antagoniste un peu pathétique.

Sandra Bullock, sans être exceptionnelle, fait le job dans le rôle de la romancière un peu perdue devant partir dans une aventure « de terrain » en pleine jungle, chose qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps.

Il y malheureusement peu à dire sur ce film. Il est distrayant sans être innovant, fait sourire sans vraiment faire rire et même si le moment passé à le voir n’est pas désagréable, il sera vite oublié.

Si vous voulez voir une comédie sympathique et une aventure sans prise de tête, ce film pourrait vous plaire. Par contre si vous cherchez un peu de profondeur, passez votre chemin.

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

THE CHOSEN (2017) – Critique

THE CHOSEN (2017) – Critique

Fiche technique :

  • Date de sortie : Diffusée à partir de 2017
  • Réalisateur : Dalla Jenkins
  • Avec : Jonathan Roumie
  • Genre : Série Historique, Drame
  • Durée : 2 saisons, 17 épisodes

Notre avis sur la série THE CHOSEN – Saison 1

Discret mais terriblement efficace. Voici comment on pourrait décrire en quelques mots la série THE CHOSEN qui en peu de temps est devenu un véritable phénomène viral et planétaire.

Plus importante opération de crowfinding jamais réalisée :

La particularité de la série est son mode de financement. Le metteur en scène a prévu pas moins de sept saisons pour détailler le cœur de son intrigue mais voilà, aucune chaîne n’est prête à prendre ce risque. Ne disposant pas du financement nécessaire pour son ambitieux projet, le créateur Dallas Jenkins va alors décider de recourir au financement participatif et de faire produire la série par le public intéressé, via une plateforme de financement. Les téléspectateurs y vont de leur poche et deux ans plus tard, il annonce avoir récolté plus de dix millions de dollars, un record ! ce qui en fait aujourd’hui la plus importante opération de crowdfunding jamais même réalisée.

Genèse du projet et synopsis :

L’idée du projet a vu le jour il y a un peu plus de cinq ans dans la tête du réalisateur Dallas Jenkins. Son ambition ? dresser un portrait de Jésus de Nazareth à travers le regard de différents personnages qui ont croisés son chemin et qui l’ont accompagné jusqu’à la croix.

Un pêcheur charismatique qui croule sous les dettes. Une femme hantée par ses démons. Un jeune collecteur d’impôts mis au ban de la société. Un chef religieux qui remet en question les traditions de sa foi. Autant de personnes qui permettent de découvrir Jésus à travers les yeux de ceux qui l’ont connu.

Pour mener à bien ce projet, le réalisateur va opter pour la série avec son format qui lui permet des développements bien plus importants qu’un film, et lui permettant de montrer à l’écran des passages des Évangiles encore peu ou pas exploités.

Objectif un milliard de vues :

En plus de la plateforme de financement, le réalisateur a également créé un site dédié et une application spécifique et qui est gratuite pour que tout le monde puisse la regarder. Les deux premières saisons ont été vu par plus de 300 millions de personnes !

Déjà traduites dans 50 langues, à noter que la France a été le premier pays à proposer une diffusion sur une chaîne grand public. En effet, le groupe Canal+ qui a financé un doublage de grande qualité a mis les huit épisodes de la saison 1 à l’antenne en décembre 2021 sur la chaîne C8.

L’objectif de Dallas Jenkins est de tourner 7 saisons et d’atteindre un milliard de vues. Mais son objectif principal n’est pas factuel. Il déclare :

Je veux que chaque individu puisse mieux connaître Jésus même s’il a lu la Bible. La série à travers le regard des disciples et de ceux qui ont croisé Jésus te conduit à l’aimer davantage. The Chosen signifie les choisis, les élus, mais possède trois niveaux de signification. L’une concerne Jésus choisi par Dieu, la seconde se rapporte aux Juifs, le peuple élu, c’est pourquoi j’ai tenu à ce que la série présente de manière authentique le peuple juif et l’identité juive de Jésus et la troisième concerne les disciples et ceux que Jésus a choisis pour le suivre ».

Une série de qualité

Qu’on se le dise tout de suite et soyez rassuré, THE CHOSEN ne repose pas sur une narration classique de l’Évangile. On ne se retrouve pas avec du pathos larmoyant ou intrusif et Jésus n’est pas le protagoniste principal mais les personnages secondaires sont les héros de la série. Ceci permet à tout un chacun de s’y identifier plus facilement et on apprend que les apôtres étaient finalement des personnes comme le commun de mortels et qu’ils n’avaient rien d’exceptionnelle expliquant pourquoi ils ont été choisis.

Si la qualité du scénario et de l’écriture est impressionnante, la série s’accorde tout de même quelques extrapolations pour renforcer la consistance psychologique des personnages qui suivent ou rencontrent Jésus. Les bases dogmatiques et historiques sont solides et le soin apporté aux objets et au décor de la vie quotidienne est particulièrement intéressant.

THE CHOSEN, une série dont la 1ère saison se décline déjà en DVD simple ou collector, disponible à l’achat et que l’on vous recommande vivement de visionner.

 Critique de Sébastien N.

NOTRE NOTE

UN TALENT EN OR MASSIF (2022) – Critique

UN TALENT EN OR MASSIF (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur UN TALENT EN OR MASSIF

Avant-Propos :

L’auteur de ces lignes a grandi avec les films de Nicolas Cage. Rock, Les ailes de l’enfer, A tombeau ouvert, Lord of war, Volte face, Living Las Vegas… chacun de ces films font partie de ses références d’un certain cinéma qu’il aime de façon nostalgique.

Critique :

Dire que Nicolas Cage s’est perdu ces dernières années est malheureusement une réalité. Le temps où l’acteur faisait la réussite commerciale d’un film rien que sur son nom est désormais révolu.

Pourtant, un retour au sommet de Nicolas Cage semble peut-être se dessiner (notamment avec l’excellent Pig) et la sortie de  » Un talent en or massif » qui pourrait être la nouvelle étape d’un retour gagnant avec pourtant un exercice compliqué : Nicolas Cage va devoir jouer son propre rôle.

Le synopsis :

Nicolas Cage est un acteur sur le déclin, il est criblé de dettes – comme dans la « vraie vie »-, n’arrive plus à échanger avec sa fille, se ridiculise en public et n’obtient que des rôles minables. Une proposition arrive alors, un millionnaire fan de l’acteur (Pedro Pascal) décide de lui donner une forte somme d’argent pour participer à son anniversaire. En acceptant cette invitation, Nicolas Cage est loin de se douter qu’il va être plongé dans une aventure digne de ses propres films.

Le film tient il la route ?

Ne tournons pas autour du pot, oui le film est efficace. On rigole, on a envie de connaitre le dénouement de cette histoire et les acteurs sont vraiment bons. Pedro Pascal est excellent en milliardaire fan de l’acteur à outrance, l’alchimie entre lui et Nicolas Cage est parfaite. Neil Patrick Harris en agent de Nicolas Cage est certes peu présent mais toujours aussi bon à chacune de ses interventions.

Quant à Nicolas Cage, il n’hésite pas à se parodier, parfois même salement. Il va jusqu’à écorcher son image pour faire rire de sa situation d’acteur déchu. Oui parfois il surjoue mais contrairement à ses films en direct DVD, le surjeux est là pour s’auto-parodier. Franchement, revoir Nicolas Cage autant en forme et se mettant clairement en difficulté en se moquant de lui-même fait plaisir.

Au final, un retour gagnant ?

Soyons clair, nous ne sommes pas au niveau de Lord of War ou de Living Las Vegas mais nous avons un film bien réalisé, drôle, fun, qui ne se prend pas au sérieux et qui marque un retour solide d’une icône du Cinéma.

Si vous aimez de base Nicolas Cage, les comédies d’actions qui sentent bons les années 90 et les « bromances » ridicules mais jouissives alors « Un talent en or massif » est pour vous.

Nicolas Cage, tu nous avais vraiment manqué . 

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE

CRUSH (2022) – Critique

CRUSH (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur CRUSH

CRUSH est un thriller du réalisateur Luis Prieto qui sort directement en VOD dans nos vertes contrées.

L’histoire :

Le scénario est simple et efficace :

Chris est un millionnaire fraichement divorcé. Il vit enfermé dans sa maison entièrement connectée sans avoir de véritable interaction sociale. Il glisse de plus en plus dans une solitude mélancolique.

Un jour, il croise Sky, jeune femme belle et pleine d’énergie qui l’attire immanquablement. Une romance débute entre eux mais Chris ne se doute pas que Sky cache des intentions bien plus sombres qu’il n’y parait transformant bientôt sa maison en prison physique comme mentale.

La promotion de ce film fait le rapprochement entre cette œuvre et le film Misery, même si il n’égale pas ce chef d’œuvre, Crush est effectivement un thriller en huit clos assez efficace notamment sur certains choix d’acteurs et sur sa réalisation.

Les acteurs :

Chris est interprété par Cameron Monaghan, vu notamment dans la série Gotham mais aussi dans le jeux vidéo Jedi Fallen Ordre. Comme toujours, rien à redire sur sa prestation. Entre l’homme frappé par la solitude, le jeune amoureux et la victime pétrifiée, il incarne parfaitement un personnage qui va vivre une véritable descente aux enfers. Lilly Krug est Sky, et pour une actrice encore novice, elle délivre une prestation sans faute passant d’une douce prétendante attentionnée à une manipulatrice sans culpabilité. On a hâte de la voir dans d’autres rôles. Au final, ce duo d’acteur fonctionne vraiment bien notamment sur le final vraiment prenant.

Sur le reste du casting (Frank Grillo et John Malkovich) c’est plus anecdotique mais efficace, sans atteindre des sommets.

La réalisation :

Nous sommes sur un film en direct VOD donc il faut juger au regard de son cadre. Pourtant, il faut noter que la réalisation est bien supérieure à un simple téléfilm. La point fort de CRUSH est de jouer efficacement avec la maison de Chris, qui est une maison hyper connectée, censée faciliter la vie du protagoniste mais devenant au final sa prison. Sans vous spoiler certaines utilisations des outils connectés vous feront regarder différemment vos propres smartphone, smartTV, montre connectée…

Conclusion :

Sans être particulièrement ambitieux, CRUSH et un thriller de série B bien sympathique, qui se laisse regarder jusqu’à la fin en reprenant certains codes de ce genre de huit clos, certes parfois kitch, mais toujours efficace.

 Critique de Grégory C.

NOTRE NOTE