LA PASSAGÈRE (2022) – Critique

LA PASSAGÈRE (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur LA PASSAGÈRE

Pour son premier long-métrage, Héloïse Pelloquet nous embarque comme passager dans l’univers de la mer et du dur métier de marin-pêcheur en compagnie de son héroïne, Chiara, interprétée par la solaire Cécile de France. A l’image de la mer agitée et de ses profonds tourments, le personnage de Chiara va connaître un véritable bouleversement : celle d’un amour, interdit, mais libérateur, avec Maxence, jeune apprenti qu’elle et son mari ont embauché, et qui va envoyer valser dans le flot des vagues toutes ses certitudes.

La Passagère est un beau – et rare – film français où la construction du récit, des dialogues ainsi que sa réalisation sont maîtrisés de bout en bout, même si l’on peut reprocher quelques fois un manque de profondeur dans le développement de ses personnages et de certaines scènes. Mais comme l’indique le titre du film, nous sommes comme à l’instar de son héroïne simplement passager d’une histoire ; celle de Chiara et de Maxence, dont l’âge, le milieu social et la culture les oppose diamétralement.

Rare sont les  films où les femmes d’un certain âge sont si bien représentées et vivent une aventure extra-conjugale (ou non) avec un homme plus jeune. Le long-métrage fait à la fois preuve d’ambition, de modernisme, mais surtout de bienveillance sans porter aucun jugement sur les actes de ses personnages (aussi bien masculin que féminin). C’est ce qui fait en grande partie toute la force du film, en plus du caractère naturelle et instinctif de son actrice principale, s’alliant lui aussi parfaitement au récit presque romanesque de cette liaison passagère.

On retrouve dans la réalisation d’Héloïse Pelloquet un certain esthétisme des films français des années 70-80 ainsi qu’une belle photographie qui rend hommage à toutes les nuances de la mer et des îles Atlantiques. En quelques plans seulement, la réalisatrice arrive à nous dépeindre significativement le milieu – encore –  très masculin du métier de marin-pêcheur mais aussi la proximité des petites villes marines, son charme familial et les rapports sociétaux complexes qui peuvent en découler.

Malheureusement, le gros point noir du film vient de l’alchimie inexistante entre ces deux amoureux interdits, rendant leur histoire beaucoup moins intéressante et intense qu’elle ne devrait l’être en réalité. Cécile de France est, comme toujours, naturelle et lumineuse, a contrario de son partenaire de jeu, Felix Lefebvre, beaucoup plus terne et moins recherché et nuancé dans son jeu d’acteur que son aînée. Il est donc difficile par moment de croire en leur histoire et de cette relation à la fois très sexuelle et pleine de tendresse.

En dépit de cette alchimie manquée entre les deux acteurs, le film parvient à tirer le meilleur de sa réalisation mais aussi de son scénario qui tient en haleine le spectateur, curieux de connaître la fin de l’histoire. Il sera surpris de constater que La Passagère est aussi le court instant d’une vie d’une femme qui se réinvente, s’autorise à aimer et à vivre et ce peu importe l’âge ou les conventions. Car rien n’est plus beau et exaltant que l’horizon qui apparaît, calme  et tranquille, au-dessus de la mer, après une brève tempête.

Par Rémi Vallier.

NOTRE NOTE

L’ASTRONAUTE (2023) – Critique

L’ASTRONAUTE (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur L’ASTRONAUTE

L’ASTRONAUTE est un film français de Nicolas Giraud flirtant entre le drame et le film d’aventure intimiste.

Le synopsis donnée par le dossier de presse est le suivant :

« Ingénieur en aéronautique chez Ariane Group, Jim se consacre depuis des années à un projet secret : construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager… »

Ne faisant pas durer le suspense, ce film indépendant à faible budget est une pépite qui aurait assurément fini dans le top 10 de l’auteur de ces lignes si il était sorti en 2022.

Nous avons ici l’histoire universelle d’un homme qui décide de ne pas renoncer à ses rêves alors que toute la société actuelle tend à le faire rentrer dans les rangs. Il va entraîner dans son aventure plusieurs personnes (dont Mathieu Kassovitz qui est toujours excellent) qui vont lui montrer que son projet fera rêver bien plus que sa seule personne.

Le scénario peut sembler un peu fou. En effet, un homme seul qui construit sa fusée pourrait directement faire écho à un des épisodes les plus connus de l’émission « strip tease » pourtant le scénario est tellement bien écrit qu’on est pris dans l’histoire et que tout nous semble réaliste.

Le casting est parfait, certaines scènes vous marqueront profondément.

La Bande Originale est juste excellente.

La réalisation est impeccable.

Il faut aller voir ce film, le cinéma Français a besoin de plus de film comme celui-ci.

En conclusion :

Un film d’une sensibilité rare avec une interprétation en finesse mais puissante. Un message fort servi par une BO magnifique. On vous le recommande chaudement.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS – Critique

YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS

Le film raconte l’histoire suivante :

« Youssef Salem, 45 ans, a toujours réussi à rater sa carrière d’écrivain. Mais les ennuis commencent lorsque son nouveau roman rencontre le succès car Youssef n’a pas pu s’empêcher de s’inspirer des siens, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Il doit maintenant éviter à tout prix que son livre ne tombe entre les mains de sa famille… »

La critique :

Dire que ce film de Baya Kasmi est une bouffée d’air frais dans le cinéma Français est un euphémisme. Drôle, touchant, piquant et filmé avec style, ce film porté par un excellent Ramzi Bédia fait un bien fou.

Nous avons ici une comédie qui semble à la fois très personnelle pour le réalisateur mais qui réussit avec brio à toucher tout le monde et à délivrer un message universel touchant.

De plus, le film n’hésite pas à aborder plusieurs thèmes de société mais ne tombe jamais dans les poncifs classiques du cinéma Français et s’en sort brillamment en évitant tous les clichés habituels. On aimerait voir plus souvent une telle qualité d’écriture.

Le casting est lui aussi parfait, tous les personnages sont touchant à leur manière.

Quant à la conclusion, elle vous marquera comme peu d’œuvre le feront, notamment grâce à l’interprétation puissante d’Abbès ZAHMANI.

En conclusion :

Un film intime et pourtant universel, quand vous sortirez de la séance vous serez touché, ému et le monde vous semblera meilleur.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

Buffy contre les vampires – Noël

Buffy contre les vampires – Noël

Fiche technique :

Notre avis sur BUFFY CONTRE LES VAMPIRES

avec l’épisode « LE SOLEIL DE NOEL »

Critique épisode de Noël de Série TV :

Buffy contre les vampires avec l’épisode « Le Soleil de Noël »

(10ème épisode de la saison 3)

Buffy contre les Vampires est une série culte et nombreux sont les épisodes qui font référence dans le domaine des shows télévisés. Et comme toute bonne série TV, elle a un épisode de Noël.

Quand nous avions vu pour la première fois cet épisode, personne ne pouvait se douter de son importance. Pourtant il allait utiliser le concept de Noël pour forger le destin de plusieurs de ses protagonistes autour d’un thème important de cette fête : la foi et la rédemption.

Nous y voyons Angel durement éprouvé par les fantômes des victimes de son passé et cherchant au final une rédemption avec Buffy qui lui semble inaccessible. Rapidement, on s’aperçoit qu’une entité maléfique puissante, la Force, tente de le manipuler pour le pousser soit à se tuer soit à tuer Buffy.

Cette entité prend notamment les traits de Jenny Calendard, ancienne amante de Gilles, qu’Angel a tué la saison précédente.

Pourquoi c’est un épisode de Noël réussi :

  • En choisissant de centrer cet épisode sur Angel, Joss Whedon axe son épisode sur sa quête de rédemption, sur sa recherche du pardon et embrasse parfaitement un des thèmes de Noël
  • Cet épisode présente pour la première fois La Force, antagoniste final de la série Buffy. Et en choisissant de nous présenter le mal absolu face aux forces du bien, nous embrassons encore une fois de plus un thème cher aux contes de Noël.
  • Le final de l’épisode (que je ne spolierais pas ici) est un classique des résolutions des intrigues de Noël avec un petit miracle.
  • Comme tout bon épisode de Noël, il aura un impact important sur la suite de la série : Foi en l’avenir caractérisant le personnage de Buffy, quête de rédemption d’Angel qui l’amènera à partir de son coté, Giles qui surmontera sa colère et commencera à donner son pardon à Angel…

En bref, cet épisode de Noël est une réussite, se permet des moments de vraie poésie et impactera la série Buffy jusque dans son dernier épisode.

Par Grégory Caumes.

BANDE-ANNONCE :

BLACK ADAM (2022) – Critique

BLACK ADAM (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur BLACK ADAM

Avant-propos Il est important de rappeler que l’auteur de ces lignes est un fan de Dwayne Johnson. Dans son portefeuille, il a une photo de sa femme et une photo de The Rock (et la deuxième photo est la plus usée). Cette critique est faite après deux visionnages du film.

Dire que l’univers DC au cinéma a une histoire chaotique est un euphémisme. Univers lancé par Man of Steel de Zack Snyder puis coupé dans son élan par un Justice League de Josh Whedon raté, nous ne savions pas vraiment où allait cet univers partagé et le projet Black Adam venait encore plus troubler le spectateurs. Pourtant ce film est clairement un tournant dans le développement d’un univers partagé entre super héros venant de l’Univers DC, autant au niveau artistique que scénaristique.

Le Pitch :

Teth-Adam est né dans un univers violent prenant place plusieurs millénaires avant notre ère dans le pays fictif de Kahndaq. Il obtiendra des pouvoirs par le biais de sorciers soucieux d’instaurer l’ordre dans une société dirigée par un despote sans pitié. Toutefois suite à un événement tragique, Teth Adam disparaitra et Kahndaq ne retrouvera jamais sa liberté.

Evidemment une expédition archéologique va délivrer l’anti-héros qui devra faire face aux troupes d’occupations de son pays mais aussi à la Justice Society voulant arrêter un héros surpuissant et particulièrement violent.

Le scénario est simple mais efficace, nous sommes dans le cadre d’une origine story avec les points classiques du genre dont la recherche de son code de héros et de sa place dans un monde contemporain qu’il ne comprend pas. Toutefois nous avons avec ce film une version assez rafraichissante de ce genre d’histoire avec un héros qui n’hésite pas à tuer si nécessaire, qui est en pleine possession de ses facultés et qui se voit opposer une équipe de héros tout aussi déterminés à le stopper pour éviter qu’il déstabilise le monde dans lequel il vient d’atterrir.

Une œuvre vraiment satisfaisante :

On nous promettait de l’action et nous en avons. Le film va vite, tape fort et ne nous laisse pas une minute de repos. Dwayne Johnson est parfait dans le rôle de l’anti-héros. La Justice Society est vraiment intéressante avec un Pierce Brosnan très convainquant en Docteur Fate (même si il est bien moins puissant que dans les comics). L’alchimie entre les personnages marche dessuite et on a clairement envie de les revoir dans un conflit plus vaste qui ne manquera pas d’arriver.

Le film nous donne exactement ce qu’il nous a promis, des affrontements de super héros autant physiquement qu’idéologiquement (tuer un ennemi ou l’épargner avec le risque qu’il revienne pour faire le mal ?).

Le cahier des charges est rempli et nous avons au final une arrivée convaincante d’un anti-héros dans un monde plus vaste, c’est exactement ce que les trailers nous avaient vendu.

Quelques défauts quand même :

Le film n’est pas parfait, le méchant principal est très oubliable, les musiques ne collent parfois pas vraiment avec l’action et ont été exploitées à outrance par le passé, la réalisation est correcte sans être révolutionnaire et l’enchainement des scènes d’actions laisse parfois trop peu de place au développement du personnage. Mais ces points ne sont pas assez présents pour porter atteinte à l’expérience que nous vivons avec ce film.

En conclusion :

Nous avons un film solide, cherchant vraiment à faire plaisir aux fans, et s’inscrivant dans un monde plus vaste qui donne envie d’aller plus loin. Dwayne Johnson est fait pour incarner Black Adam, c’est une certitude, et va bouleverser un univers cinématographique DC qui en avait bien besoin.

Et surtout ne loupez pas la scène post générique, les fans ont été entendus et ça fait du bien.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

CANDY (2022) – Critique

CANDY (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur CANDY : MEURTRE AU TEXAS

Non, non, il ne s’agira pas ici de présenter notre chère Candy, héroïne de manga au regard de biche et au sourire espiègle qui a bercé toute une génération d’enfants dans les années 80. La nouvelle série de Disney+, CANDY : Meurtre au Texas, relate l’histoire glaçante – mais vraie – de Candy Montgomery ; accusée, jugée puis acquittée du meurtre de son amie et voisine Betty Gore. Cette dernière fut retrouvée morte à son domicile après avoir reçu 41 coups de hache.

Portée magistralement par son actrice principale Jessica Biel (The Sinner) dans le rôle-titre, la série nous (re) plonge parfaitement dans une Amérique toujours aussi puritaine et pas vraiment libérée de ses mœurs, oscillant entre une foi inébranlable envers les codes sociaux de l’époque (pas si lointaine d’ailleurs) et le désir secret, profond, de s’écarter d’une vie beaucoup trop bien rangée.

Dès les premières minutes de l’épisode 1, Candy pose son doux et inquiétant regard sur le spectateur comme pour le défier un peu plus de croire ou de ne pas croire que cette femme, mère de famille et épouse comblée, membre active de sa paroisse et de la communauté, commettra dans quelques heures l’irréparable. C’est d’ailleurs le principal sujet de la série : Pourquoi ? Pourquoi avoir commis un tel acte aussi violent et inexplicable ?

Rhétorique ou non, CANDY s’amuse de l’ambivalence de son personnage, qui boue d’une passion ardente et interdite à l’intérieur d’elle-même, et le place dans un contexte social où la place de la femme est reléguée au second plan. Le personnage de Betty Gore (incarnée par l’excellente Melanie Lynskey) ancienne professeure, est tout le contraire de Candy : femme-enfant, jalouse, souffrant d’une dépression post-partum, mis à l’écart par sa communauté, vivant difficilement sa vie de femme au foyer avec un mari quasiment absent dont elle cherche désespérément du réconfort.

Mais à mesure que la série progresse dans son propos, le portrait des deux femmes s’amenuise et perd l’équilibre. Le show devient simplement du pur divertissement visant à mener à sa conclusion macabre et sanglante. En dépit de sa mise en scène presque parfaite, la narration souffre d’un manque de rythme et d’une baisse générale de tension, due en partie à l’utilisation répétée de flashbacks. On saluera toutefois le travail impressionnant et immersif de sa photographie, recréant parfaitement l’ambiance esthétique des années 70-80.

Ne vous laissez pas surprendre par le tendre regard acidulé de CANDY. Bien que son histoire soit complexe et intéressante, la vérité ne sera jamais celle que l’on connaît déjà. Il ne reste que l’imagination de notre propre interprétation pour essayer de comprendre les raisons d’une telle violence. La série reste de bonne facture, mais n’est malheureusement pas exempt de défaut.

Par Rémi Vallier.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :