FAST & FURIOUS X – Critique

FAST & FURIOUS X – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film FAST & FURIOUS X

La saga Fast And Furious est un ovni cinématographique. Si on pouvait la comparer dans son premier opus à un « point break » avec des voitures, elle se transformera en blockbuster décomplexé (surtout à partir du 5) amenant ses protagonistes (et leurs voitures) à réaliser des exploits défiants toutes les lois de la physique.
La question qui se pose est de savoir si cette première partie du dénouement de la saga ne sera pas la suite de trop après des épisodes 8 et 9 un peu en dessous du reste de la saga.

Suite de trop ou respect parfait de la franchise ? :

Soyons clair, si vous n’aimez pas la saga, cet épisode ne vous fera pas changer d’avis car elle est un concentré de tout ce qui caractérise la saga de la famille de Dominic Toretto: actions folles et improbables, punchlines sorties des années 80, retours et caméos autant improbables que savoureux, alliances entre personnages pourtant destinés à se haïr, moments émouvants pour ceux qui s’investissent dans la saga.

Donc nous sommes dans la recette classique de la saga mais un point va rendre cet épisode particulièrement efficace : son antagoniste. En effet Jason Momoa est juste parfait en antagoniste. Il est à la fois complétement fou, incroyablement intelligent et stratège et en impose physiquement. Si on devait comparer à des grands méchants du monde des comics il serait un bon mélange de Bane et du Joker. On sent que l’acteur se fait plaisir dans ce rôle, enchaine les phrases drôles et cruelles. On l’aime et le déteste à la fois, chacune de ses apparitions est un pur régal.

Le reste du casting est constant et bon, nous sommes dans un film encore plus chorale que les autres et c’est avec un certain plaisir que nous suivons les différentes intrigues impactant les protagonistes qui sont tous attachants. Les retours (qu’on ne spoilera pas ici) font vraiment plaisir et amorcent clairement le grand combat final de la saga.

La réalisation :

Pour cet épisode, c’est le Français Louis Leterrier qui s’y colle. Le réalisateur nous livre un film dans la lignée de la saga depuis le 7 avec des cascades improbables mais toujours jouissives  et une certaine sincérité dans l’envie de nous livrer un film d’action décomplexé et assumant sa place dans une saga qui veut toujours aller plus loin dans le divertissement.

Certes le scénario est simple (le grand méchant est le fils du méchant du 5 et veut se venger) mais il est servi par une réalisation qui réinvente intelligemment des scènes de l’épisode 5 pour la partie flashback du récit tout en adaptant par la suite sa façon de filmer aux actions et spécialités des différents protagonistes (proche et dynamique pour les combats à mains nues, respectant les codes du road trip pour suivre John Cena et le fils de Dominic…). Le seul reproche qu’on puisse faire est parfois l’utilisation de filtre un peu trop voyant.

Le verdict :

La saga Fast and Furious aura, depuis le 5, déchainé les passions, les critiques et les moqueries. Le 10 aura le même parcours, pourtant nous avons ici un film sincère qui s’assume et qui n’a qu’une envie : faire plaisir à ses fans en livrant un chapitre de son histoire conforme à ce qui nous était teasé dans les bandes annonces.

Pour les fans de la franchise, le contrat est rempli, ce Fast and Furious débute la conclusion épique de cette saga atypique tout en respectant vraiment le spectateur qui aime ce genre de show.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

LA PETITE SIRENE (2023) – Critique

LA PETITE SIRENE (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film LA PETITE SIRENE

Nouvelle adaptation live-action de chez Disney, La Petite Sirène émerge enfin des profondeurs de l’océan et nous replonge dans les salles obscures de cinéma afin de nous offrir une version plus moderne, voir contemporaine, du célèbre conte d’Andersen. Signée Rob Marshall à la réalisation, virtuose de la comédie musicale, cette énième adaptation du catalogue Disney aura suscité bon nombre de controverse et de préjugés (in)fondés avant même sa sortie. Mais quand est-il du résultat final, et ce, en toute objectivité ?

Avec La Petite Sirène, le défi était de taille : tourner dans l’eau, l’océan et ses abyssales profondeurs parfois ténébreuses. Difficile donc de concevoir tout un environnement aussi riche et complexe, mais surtout de faire vivre en ce lieu mystique des personnages et des êtres vivants plus vrai que nature. Si le film était sorti quelques années auparavant, dix ou quinze ans tout au plus, il aurait probablement suscité plus d’attention et de fascination de la part des spectateurs. Hélas, le film sort quelques mois après Avatar 2 : la voie de l’eau et ce dernier confère à La Petite Sirène un train de retard de dix ans, cela dû en grande partie à une CGI mal maîtrisé. Si cela se répercute sur l’environnement global, il se répercute également dans le déplacement parfois peu naturel des personnages ou la modélisation de ces derniers, notamment des compagnons emblématiques d’Ariel : Sébastien ou Polochon. Il est regrettable de voir que les bonnes intentions du film, qui est de redonner un peu de magie à une étoile qui se fane, soient entachées par l’utilisation abusive des images de synthèses. Comme on dit : trop de CGI, tue la CGI.

Cependant, c’est surtout du côté du scénario, et notamment de l’écriture de son récit et de ses personnages, que le film réussit à sortir du lot. Ici, la ravissante Ariel (interprété par Halle Bailey) est moins naïve, candide et cruche que dans l’original. L’audace dont elle fait preuve, sa détermination ainsi que sa fascination pour le monde des humains est ici plus travaillé. Tout comme le personnage d’Eric (le charmant Jonah Hauer-King) qui est lui aussi beaucoup plus développé, plus doux et moins banal que dans la version animée dont la trajectoire rejoint finalement celle d’Ariel. Le duo d’acteurs fonctionne d’ailleurs très bien à l’écran et offre une belle alchimie. Leur histoire d’amour, bien que rapide, devient d’autant plus concrète, car ces deux personnages se ressemblent : leur soif de liberté, de découverte, leur désir profond de s’affranchir l’un et l’autre des attentes de leurs familles respectives en fait des âmes-sœurs en parfaite symbiose.

Melissa McCarthy, l’actrice qui interprète la maléfique et tentaculaire Ursula, insuffle à son personnage le beau rôle du diable, rendant hommage à l’une des plus iconique méchante de Disney faisant grandement de l’ombre à un Javier Bardem éteint, presque effacé dans le rôle du roi Triton qui malheureusement ne convainc pas.

Les quelques scènes musicales et burlesques que nous offre le film et dont Rob Marshall à le secret sont malgré tout réussis et bien chorégraphiées, si on ne s’attarde pas longtemps sur la laideur de certains effets spéciaux. La voix puissante d’Halle Bailey accompagne magnifiquement bien les chansons d’origines avec intensités et émotions. On notera la présence  d’Awkwafina dans le rôle d’Eurêka qui est véritablement la petite touche humoristique.

C’est sans se départir des racines du dessin animé culte que La Petite Sirène se réinvente. L’effet « woke » étant délibérément présent et utilisé de manière parfois ridicule, cette nouvelle version propose un ton résolument plus mature et adulte, en y insufflant une bonne dose de modernité sans renier l’ancienneté de son œuvre phare. Si Disney tente de rallumer la petite étincelle de magie avec cette énième adaptation, il reste néanmoins encore beaucoup de travail. La Petite Sirène n’est pas un mauvais film en soi, il souffre simplement d’un monde en pleine mutation, en plein changement, mais surtout d’effets spéciaux daté qui ne font plus rêver. Il est encore loin le temps où l’on entendait la douce mélodie du chant des sirènes au large de notre imaginaire.

Par Rémi Vallier.

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

PRISON 77 (2023) – Critique

PRISON 77 (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film PRISON 77

Disponible le 25 mai en VOD, et présenté en hors-compétition au dernier festival Reims Polar, PRISON 77 est le nouveau film d’Alberto Rodríguez, le réalisateur du très remarqué LA ISLA MINIMA sorti en 2015.

Sans véritable surprise, comme le laisse à penser le titre, PRISON 77 est un film carcéral.

Un genre qui semble usé jusqu’à la corde, mais qui vient ici apporter une touche de réalisme et de profondeur en basant son intrigue sur des faits réels et sur un contexte historique.

Le film se déroule en Espagne dans les années 70, juste après la mort de Franco, marquant la fin de la dictature militaire qu’il avait fait régner dans le pays pendant près de 40 ans. Mais voilà, alors que le pays semble s’ouvrir sur une ère nouvelle, à savoir celui de la démocratie, rien ne semble avoir changé dans les prisons. Car si des changements radicaux interviennent dans la société espagnole, dans les prisons, c’est une gestion fidèle aux habitudes fascistes qui restent d’actualité.

L’histoire du film va s’intéresser particulièrement à la vie d’un jeune comptable, qui va décider de se joindre à un groupe de prisonniers qui s’apprête à demander l’amnistie. Car si les choses changent à l’extérieur de la prison, elles doivent aussi changer à l’intérieur. C’est ainsi que va naître une association de prisonniers : la COPEL, la Coordination des Prisonniers Combattants.

L’écriture du script relativement linéaire et platonique arrive cependant parfaitement à retranscrire la prise de conscience de son protagoniste, à savoir que la lutte collective des détenus va devenir au final sa principale raison d’espoir.

Lors du visionnage, on sentira quasi instantanément le gros travail de documentation qui a été réalisé pour la réalisation du film. Les scénaristes ont pour cela réalisé plusieurs entretiens avec d’anciens détenus et se sont basés sur des évènements survenus à la fois dans la prison Modelo de Barcelone mais également dans d’autres établissements espagnols.

Porté par Miguel Herrán, connu principalement pour son rôle de Rio dans la série La Casa de papel, le film arrive facilement à capter l’attention de son public, à le garder captif, sans pour autant réussir à créer une atmosphère qui aurait mérité d’être plus intense et haletante.

Cependant, PRISON 77 reste intéressant à découvrir rien que pour son aspect historique.

Par Sébastien Nippert.

NOTRE NOTE

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SUZUME (2023) – Critique

SUZUME (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film SUZUME

Quand l’auteur de ces lignes a découvert le dernier trailer de ce film d’animation du génial réalisateur de Your Name, il faut avouer qu’il fut plus que perplexe. Une histoire de porte à fermer par une jeune fille, une chaise qui parle et un chat laisse évidemment songeur et il faut avouer que ce film d’animation, du moins au début, parait moins accessible au grand public que le fameux Your Name. Et pourtant… quelle claque !!!

Sur la réalisation :

Comme toujours avec Makoto Shinkai c’est magnifique, incroyablement bien animé et les quelques passages avec des images de synthèses ne gâchent pas le tout. On est clairement pris dans un voyage qui sait aller de l’intime à l’épique grâce à une réalisation qui s’adapte parfaitement à chaque fois.

Sur le scénario :

La trame de base semble simple, une jeune fille doit fermer des portes pour empêcher « un démon » de causer des catastrophes dramatiques. Pourtant – et nous ne spoilerons rien ici – quand nous comprenons les vrais enjeux de cette quête mais aussi ce qu’elle raconte sur la société japonaise, on se prend une claque comme très peu de film d’animation peuvent en donner. On comprend alors que ce récit est un des plus intime et des plus fort que le réalisateur japonais nous ait livré et au final on aura bien du mal à retenir quelques larmes.

Conclusion :

Encore une fois Makoto Shinkai nous propose un voyage extraordinaire et encore une fois l’animation japonaise nous prouve qu’elle est la meilleure du monde… et de loin !!!

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

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JOHN WICK 4 (2023) – Critique

JOHN WICK 4 (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film JOHN WICK : CHAPITRE 4

John Wick Chapitre 4 est le nouvel opus de la saga d’action portée par Keanu Reeves et toujours réalisée par Chad Stahelski.

Rentrons directement dans le vif du sujet : si vous n’aimez pas la saga ce n’est pas avec cet opus que vous allez l’apprécier car il incarne la saga à son paroxysme : des scènes d’actions encore plus folles, un style graphique et une photographie magnifiés et un apport fort sur la « mythologie » du « John Wick universe ». Ce chapitre 4 est clairement le meilleur de la saga même s’il n’est pas dénué de certains défauts inhérents à cette franchise.

Le pitch :

John Wick a été laissé pour mort après avoir été excommunié par l’organisation qui régit le monde des assassins : la Grande Table. Pourtant, après avoir été sauvé par le Bowery King, et après un entraînement extrême, il est prêt à se venger de l’organisation. Il va devoir jouer selon leurs règles pour tenter d’atteindre son but face à deux adversaires redoutables : Caine, un assassin issu de son passé et le Marquis de Gramont, ce dernier ayant accès à tous les moyens financiers et logistiques de la Grande Table pour venir à bout de John wick.

Pourquoi cet opus est le meilleur :

Le casting est parfait entre les anciens acteurs de la saga et les nouveaux notamment Donnie Yen, exceptionnel en assassin aveugle qui nous donne enfin un antagoniste au niveau de John Wick, Hiroyuki Sanada qui même en ayant un rôle secondaire vole la vedette au cast principal. Il faut aussi saluer la prestation de Rina Sawayama qui est parfaite autant dans les moments calmes que dans les phases d’actions, un atout indéniable pour la saga.

Le reste du casting est tout aussi excellent, dont Bill Skarsgård qui arrive, sans phase d’action, à incarner avec brio le danger persistant qui plane sur John Wick pendant tout le film.

Concernant la réalisation, les environnements sont sublimes et chaque ville a une identité visuelle folle. La saga a toujours magnifié ses environnements mais clairement nous passons ici un autre niveau.

Sur le scénario, s’il est simple, nous en apprenons enfin plus sur le fonctionnement de la Grande Table et même si on aurait aimé en savoir encore plus, cet épisode nous montre que cette saga a une vraie mythologie qu’il nous tarde de voir développer dans les futurs spin off de la saga. Un autre point du scénario, tout aussi intéressant, est de savoir ce que cherche vraiment John Wick, seulement la vengeance ou une quête beaucoup plus profonde.

Pourquoi certains défauts subsistent :

Certaines scènes de combat sont trop longues et les scènes d’action dans la dernière ville auraient mérité 15 minutes de moins.

De plus, on sait que John Wick est une figure presque mythique mais sa quasi-invulnérabilité à certains moments risque de faire décrocher certains spectateurs.

Conclusion :

Oui John Wick 4 est clairement le meilleur de la saga, oui cette franchise a encore du potentiel et oui ses défauts sont toujours là mais on sent un tel amour du réalisateur et de Keanu Reeves pour cet univers que ces petits défauts sont vite oubliés pour embrasser une œuvre cinématographique qui va au bout de son concept et nous livre une vraie lettre d’amour aux films d’actions et d’art martiaux. Malheureusement nous ne pourrons plus partager cet univers avec le regretté Lance Reddick qui, même s’il avait un rôle secondaire, illuminait la franchise à chacune de ses apparitions et dont l’alchimie avec Ian Mcshane était assez incroyable.

Par Grégory Caumes.

NOTRE NOTE

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WOMEN TALKING (2023) – Critique

WOMEN TALKING (2023) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur WOMEN TALKING

Nouveau long-métrage de l’actrice-réalisatrice canadienne Sarah Polley (Ma vie sans moi, L’Armée des Morts, Splice…) Women Talking, adapté du roman du même nom par Miriam Toews (Ce qu’elles disent, en français) signe ici une fable majeure où la place de la femme est une fois de plus mise en avant dans un contexte religieux où des femmes mennonites, victimes d’agressions sexuelles par des hommes de leur colonie, doivent décider de leurs destins. Ce quatrième long-métrage, plus sombre et moins  intimiste que son prédécesseur Stories We Tell sortie dix ans auparavant, confirme une fois de plus tout le talent de Sarah Polley comme réalisatrice. Un film maîtrisé de bout en bout, d’une rare qualité d’écriture et de mise en scène.

« Ne rien faire. Rester et se battre. Ou partir. » Telle est la question. Element central du film qui sera également son fil conducteur, Women Talking, dès ses premières minutes, se charge d’une ambiance terne et froide, où se mêle – paradoxalement – l’innocence d’enfants, filles et garçons, cohabitant, marchant, courant tranquillement ensemble dans les champs alentours. Accompagné d’une voix-off douce et féminine qui narre un récit appartenant au passé, le spectateur se retrouve rapidement confronté à la cruelle histoire qui va suivre : celle de femmes agressées physiquement et sexuellement par des hommes de foi. Ces mêmes hommes, qui font partie du même système religieux, sont poussés par la dominance masculine et du fameux spectre des règles établis durant des siècles par lui-même : celle de considérer la femme comme un simple objet, une poupée vivante.

Face à l’ampleur et l’horreur de ces crimes commis, un petit groupe de ces femmes mennonites se réunit pour décider, ensemble, de ce qu’il faut faire pour arrêter ces atrocités. Si la question de pardonner aux hommes est prédominante, une autre, beaucoup plus virulente, commence à prendre forme et trouve écho dans le coeur de certaines femmes.  Ces questionnements et ces réflexions font grande partie du film et incitent malgré-nous, spectateur de cette sororité, à nous poser nous aussi dans une certaine réflexion que tout à chacun, homme comme femme, est amené à se poser : « Pardonner, c’est comme oublier ce qui a été commis ? Mais d’un autre côté, pardonner c’est aussi faire preuve de foi et de sagesse. Ne pas fuir pour mieux se battre revient à commettre un crime tout aussi punissable, mais c’est aussi une façon de se protéger et d’empêcher que le mal ne se reproduise. Fuir, c’est courir dans une direction inconnue sans en connaître la finalité, mais peut-on retrouver sa place lorsque l’on quitte ce que l’on a toujours connu ? Quelle est ma place en tant que femme, en tant qu’individu a part entière, pour décider de mon destin au service d’une foi auquel j’ai toujours cru ? »

Au coeur de ces discussions, dont l’écriture exceptionnelle et qualitative donne lieu à des débats passionnants et incisifs, Women Talking fait part d’une mise en scène très sobre, dont l’action se déroule principalement dans une grange, théâtre de ces réunions clandestines, mais aussi à sa direction d’acteur où chacune de ces femmes est remarquablement mise en avant. De tous les âges et de tous les tempéraments, Sarah Polley magnifie ces femmes, autant dans leurs états d’esprit que dans la simplicité déconcertante à révéler avec justesse leurs émotions et leurs tourments. De la colère à la résilience la plus totale (l’expression de Frances McDormand le traduit si bien en quelques secondes.) aucune émotion n’est mise de côté.

Si le film reste assez classique dans sa mise en scène et son écriture, on pourrait même dire théâtrale, ce nouveau long-métrage de Sarah Polley signe une fable importante sur la place de la femme, abordée sous un angle différent, mais intéressant car, malgré le contexte religieux, il n’en reste pas moins philosophique sur le plan humain et sociétal. Cependant, cette fable moderne et intemporelle n’est pas à mettre entre toutes les mains. Pour les amateurs d’actions ou de rebondissement : passer votre chemin.  Car Women Talking est un film d’une qualité rare aujourd’hui : arriver à nous faire réfléchir sur notre propre condition et celle des autres pour donner cette lueur d’espoir auquel nous tenons : Croire en l’humain, même dans ce qu’il a de plus laid, pour en faire ressortir le changement d’un jour nouveau.

Par Rémi Vallier

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