KILL (2024) – Critique

KILL (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

KILL

Le pitch officiel :

Dans un train pour New Delhi, une bande de voleurs prend en otage les passagers, sans savoir qu’un homme bien plus redoutable qu’eux est à bord. Lorsque ces derniers s’en prennent à la femme qu’il aime, Amrit, membre des forces spéciales, réagit avec une vengeance implacable.

Un film efficace et percutant :

Certains ont déjà surnommé ce film le « John Wick indien« . En effet, les scènes d’action sont particulièrement efficaces et rivalisent avec les meilleures productions actuelles. Mais Kill va plus loin, en jouant habilement avec les codes des films américains et indiens.

D’un point de vue de la réalisation, l’utilisation d’un train couchette est aussi percutante dans les scènes de combat (sanglantes, stressantes et jouissives) que dans les moments plus intimes. Ce huis clos maintient une pression constante, et l’on sort de cette expérience cinématographique essoufflé.

Le casting est tout aussi bon, que ce soit pour les antagonistes, cruels et détestables, ou pour le héros et les personnages secondaires, voire tertiaires, que l’on apprend à apprécier en peu de temps. Le destin funeste de certains ne manquera pas de vous émouvoir. Le travail d’écriture est de très bon niveau, tout comme la performance des acteurs.

Sur le plan du scénario, des retournements de situation vraiment inattendus surprendront le spectateur, tout en déconstruisant intelligemment les codes du genre, sans jamais trahir l’esprit de ce type de film.

En conclusion

Aussi stylé qu’un John Wick, aussi percutant que The Raid, et novateur dans son déroulement, KILL est une véritable réussite et sans doute l’un des meilleurs films d’action et de combat de ces dernières années.

 

Par Grégory Caumes

Copyright Metropolitan FilmExport / Originals Factory

NOTRE NOTE

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THE CROW (2024) – Critique

THE CROW (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

THE CROW

Avant-Propos : Ce film a été vu en projection presse par l’auteur de ces lignes. Ce dernier est fan de la franchise et a lu le comics original ainsi que vu tous les films et la série TV.

Le film The Crow 2024 est un remake du film de 1994. Il a pour but également de relancer la franchise et met donc en scène l’iconique Eric Draven interprété par Bill Skarsgård. La question – légitime, qui s’est posée dès le début de ce projet, était de savoir s’il était opportun de faire un remake d’un tel film à la fois iconique et particulièrement tragique avec la mort de Brandon Lee pendant le tournage. En plus de cette question éthique, se posait la question de savoir si cette franchise avait encore des choses à nous offrir alors que ses différentes itérations furent assez moyennes, même si le comics de base reste une des meilleures histoires jamais racontées sous ce format. Ces quelques lignes tentent de répondre à ces questions.

Une histoire différente du comics et du film original :

Si nous suivons l’histoire d’Eric Draven et de la femme qu’il aime, Shelly Webster, le déroulé des faits est complètement différent. Il est question ici de deux jeunes en perdition que les circonstances unissent lors de leur passage en maison de redressement. L’antagoniste est lui-même très différent et a un lien avec le monde occulte, ce qui va apporter à la mythologie de The Crow. Cependant, l’histoire de la mort du héros et de son retour en tant que The Crow pour assouvir sa vengeance est toujours présente.

Les thèmes restent toutefois en cohérence avec l’œuvre originale : une ville sombre et oppressante, la quête de vengeance qui risque de dévorer l’âme du héros, la lutte contre la corruption des êtres…

Un aspect occulte plus développé :

Le principal intérêt de ce film réside dans toute sa partie mystique. Si le film originel restait très évasif sur le sujet, cette nouvelle itération explore davantage le domaine mythologique et nous laisse entrevoir une confrontation à plus grande échelle entre des forces clairement maléfiques et d’autres moins malveillantes voire bénéfiques. L’antagoniste est d’ailleurs un sérieux adversaire qui oppose une vraie résistance à Eric Draven. La très bonne série télé The Crow avait tenté en son temps d’aborder ces thèmes et il est vraiment intéressant de revoir cet aspect refaire surface dans la franchise.

En conclusion

Non, le film de 2024 n’égale pas l’original qui reste une œuvre puissante, poétique et désespérée, jamais égalée dans son domaine. Toutefois, cette version présente un intérêt, celui d’élargir la mythologie et de vouloir nous montrer ce qu’on soupçonnait : l’entité The Crow fait partie d’un monde occulte bien plus vaste. Il est clair que cette base servira sûrement pour la franchise et on a hâte d’en savoir plus sur les forces en présence. De plus, la réalisation moderne et la bande-son de très bon niveau permettront à une nouvelle génération de découvrir la franchise et leur donneront peut-être envie de connaître l’œuvre originale. En clair, vivement la suite !

 

Par Grégory Caumes

Copyright Metropolitan FilmExport

NOTRE NOTE

BANDE-ANNONCE :

ALAIN DELON – Hommage

ALAIN DELON – Hommage

ALAIN DELON

HOMMAGE À UNE LÉGENDE

Une page se tourne…

Alain Delon nous a quittés, et il était bien plus qu’un simple acteur. Il incarnait l’essence même d’un certain cinéma français, une figure emblématique, quasi mythique, dont l’aura a traversé les décennies, captivant le public par son charisme indéfinissable et son talent brut. Il a également été un ambassadeur du cinéma français à l’international, le symbole d’une génération dorée, et l’un des derniers grands du cinéma de l’Hexagone.

Le talent d’Alain Delon allait bien au-delà d’un physique avantageux, car il pouvait incarner tous types de personnages, du bon au mauvais, du policier au voyou. Il nous a offert des personnages complexes et ambigus, souvent en lutte avec eux-mêmes, écorchés vifs pour certains, une marque que l’acteur portait en lui et qui définissait son style si singulier.

Il a su mettre son talent au service des plus grands réalisateurs, notamment Jean-Pierre Melville, avec qui il a tourné trois films grandioses : Le Samouraï, où il incarne un tueur à gages quasiment mutique ; Le Cercle rouge, où il interprète un voyou pourchassé par un Bourvil méconnaissable en commissaire déterminé ; et Un flic, où il transcende son art en jouant un policier crépusculaire.

Un talent au service des plus grands réalisateurs

Alain Delon a été prolifique jusqu’à la fin des années 1980 et a marqué le cinéma avec une dizaine de films cultes, parmi lesquels Plein Soleil, Le Guépard, La Piscine, Borsalino (où il partage l’affiche avec Jean-Paul Belmondo), Rocco et ses frères, ou encore l’ultra culte Le Clan des Siciliens, où il rejoint les autres monstres sacrés du cinéma français, Jean Gabin et Lino Ventura. L’héritage d’Alain Delon ne se limite pas à sa filmographie exceptionnelle. C’est aussi l’influence qu’il a exercée sur le cinéma et la culture française, son style inimitable et son audace qui ont façonné une image intemporelle de l’homme français : élégant, mystérieux, et libre.

Une autre facette de sa personnalité était son soutien indéfectible à la cause animale, notamment à travers la fondation Brigitte Bardot, prouvant qu’il avait certes du talent, mais aussi, et surtout, du cœur.

Il avait également un côté plus sombre et a parfois suscité la controverse par ses propos ou ses prises de position, ne laissant au final personne indifférent, et assumant pleinement son personnage.

Alain Delon, un monstre sacré

Par son décès, la France perd l’un de ses meilleurs représentants. Il faut alors se souvenir de ses mots lors de la remise de sa Palme d’or d’honneur :

« Au lendemain de cette Palme d’Or d’honneur, l’envie me prend de remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont témoigné d’une manière ou d’une autre leur affection et leur sympathie, et plus encore. Alors que mon voyage touche à sa fin, je veux le dire : j’ai connu tant de passions, tant d’amours, tant de succès et d’échecs, tant de controverses, tant d’esclandres, de ténébreuses affaires, tant de souvenirs, tant de rendez-vous manqués et de rencontres impromptues, tant de hauts et de bas ; que lorsque les honneurs ne seront plus que de vains et lointains souvenirs, il est une seule chose qui brillera par sa constance et sa longévité : vous, vous seuls. À vous qui avez fait ce que je suis, et qui ferez ce que je serai, il me fallait vous le dire. Je vous dis merci, merci, merci. »

C’est en effet son public qui aura fait d’Alain Delon un acteur de renom, une icône française. Au final, c’est en visionnant et revisionnant ses films, trésors de notre patrimoine français, que nous ferons perdurer sa légende, comme nous le faisons pour Jean Gabin, Lino Ventura, Simone Signoret, Romy Schneider ou Jean-Paul Belmondo.

Alain Delon était un monstre sacré, il est maintenant une légende et un mythe français, une part significative de notre patrimoine culturel.

Par Grégory Caumes

PRETTY LITTLE LIARS : SUMMER SCHOOL

PRETTY LITTLE LIARS : SUMMER SCHOOL

Fiche technique :

Notre avis sur la saison 2 de

PRETTY LITTLE LIARS : SUMMER SCHOOL

Le club des cinq est de retour pour une deuxième saison riche d’amour, d’eau fraîche et de sang, introduisant un tout nouveau tueur qui pourrait mettre à mal  une fois de plus nos petites Liars, déjà bien traumatisées et secouées par les événements survenues au cours de la saison 1.

Un retour estival sous la chaleur écrasante de Millwood

Les filles sont de retour pour notre plus grand plaisir avec une nouvelle salve d’épisodes (Huit seulement…) et son nouveau titre évoquant sans mal la chaleur estivale d’un doux film d’horreur à la Souviens-toi l’été dernier…. Pretty Little Liars: Summer School est donc l’occasion rêvée pour les scénaristes de planter son décor et ses nouvelles intrigues durant les vacances d’été – ce qui est une excellente idée en soi, la saison chaude étant un formidable moyen de distiller de l’horreur durant une période spécifique où tout est propice à l’amusement sous le soleil brûlant, telle la promesse d’un seizième et bel été qui n’en finira jamais. Malheureusement pour nos petites menteuses, cette période de vacance sera loin d’être fun et de tout repos. Cette deuxième saison qui marque le début d’un renouveau après les événements marquants de la saison 1, se poursuit toujours sur la même lancée sans toutefois réussir à faire mieux que la précédente, malgré le ton et l’ambiance donnée dès son premier épisode.

Une qualité d’écriture indéniable mais qui manque toujours autant de rythme

Il y a une chose qu’on ne peut reprocher à la série, c’est de réussir à (ré)inventer des héroïnes modernes qui sont à la fois fortes et fragiles, avec des personnalités et des tempéraments bien différents qui forment un groupe dynamique, original et attachant à suivre. Il faut dire que les interprétations des actrices principales sont remarquables et chacune réussis sans failles à tirer son épingle du jeu.

Si la qualité d’écriture des personnages est toujours aussi réussie, du côté des intrigues c’est un loupé total : la série s’enlise un peu trop dans des histoires d’amour qui nous fait doucement ronfler, des sous-intrigues d’enrôlement religieux et des séances de thérapies psychiatriques qui ralentissent toujours un peu plus l’intrigue principale, à savoir l’introduction de la grande méchante de cette nouvelle saison : Bloody Rose Waters.

Une méchante plus terrifiante pour une ambiance toujours aussi horrifique

Après avoir appris l’identité du mystérieux Leatherface baptisé A à la fin de la saison 1, cette deuxième partie permet d’introduire Bloody Rose Waters, un tout nouveau méchant qui semble étrangement relier à A et à son histoire. Du moins, c’est ce que les scénaristes veulent nous faire croire et c’est là qu’il est intéressant de noter que la série est capable de nous jouer des tours.

Encore plus terrifiant et effrayant que A lui-même, on sent une volonté des showrunners de créer tout un mythe et légende sur ce nouveau vilain, beaucoup plus téméraire et dangereux que son prédécesseur. Bien que présenté trop tardivement et de manière aléatoire, ce nouveau visage ensanglanté donnera du fil à retordre à nos héroïnes tout en conférant l’idée que le show est un pur slasher contemporain destiné à redorer ceux dont elle ne cesse de s’inspirer. Sans être dans la surenchère d’horreur, la série pousse beaucoup plus loin et assume parfaitement son étiquette de genre horrifique. Ce qui est également appréciable dans Pretty Little Liars: Summer School, est que l’histoire ne pousse pas forcément la menace à s’opérer directement via les réseaux sociaux ou les sms comme c’était le cas dans la série originale de I. Marlene King. Les menaces se présentent de façon plus théâtrale et orchestrées par des mises en scènes bien trouvées et glauque. Les secrets ne sont plus un danger, ce sont les actions de chacun qui le deviennent. Internet est défini comme l’instrument capable de nuire et de détruire psychologiquement tout en ralliant les mauvaises personnes au mauvais endroit. Un poison numérique mais véridique qui est très bien amené pour un teen drama.

Souviens-toi… A ne disparaît jamais vraiment

Malgré un final en demi-teinte remplis d’action, d’horreur et de révélations, c’est bien la promesse d’une nouvelle histoire que Pretty Little Liars: Summer School offre à l’issue de ces dernières minutes. Si la saison 2 semblait par moment lente, inégale et sans intérêt, elle a réussi à redresser la barre en fin de saison sans vraiment satisfaire à 100% son audimat. S’inspirant très largement de Scream 2 dans sa narration, son ambiance très old school qui  n’est pas sans rappeler les comédies américaines pour ados des années 80-90’s, son inlassable hommage au cinéma d’horreur qui est une source inépuisable d’inspiration ne suffisent malheureusement pas à surpasser la première saison, qui reste bien meilleure en termes de rythme. En voulant de nouveau installer et approfondir son univers la série en perd l’essentiel, c’est à dire divertir sans nous faire ronfler dans notre canapé. L’envie de rempiler pour une troisième saison n’est pas un souhait irréalisable selon ses créateurs Roberto Aguirre-Sacasa et Lindsay Calhoon Bring. Cohérence et rythme devront être de mise pour cette future troisième saison, sans quoi elle perdra définitivement son ennemi numéro A

Par Rémi Vallier

Copyright HBO Max

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AND JUST LIKE THAT (Saison 2) – Critique

AND JUST LIKE THAT (Saison 2) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur la saison 2 de

AND JUST LIKE THAT…

Malgré une première saison mitigée mais néanmoins appréciable, la nouvelle saison de And Just Like That…, dorénavant disponible sur HBO Max, laissait présager du bon avec le retour de certains personnages emblématique ainsi que d’une ambiance qui n’était pas sans nous rappeler sa série originale, Sex And The City, qui fêtait en juin dernier ses 25 ans. Mais ce nouveau chapitre, composé de 11 épisodes, est-il l’occasion pour le show de corriger ses erreurs passées afin de mieux retrouver son univers d’antan ? Ou la série perd-elle en qualité malgré une tentative d’espérer de palier à l’absence de son personnage fétiche ?

Une saison 2 qui peine à trouver sa mesure et des intrigues solides

Le problème majeur de cette nouvelle saison est son rythme, oscillant entre un démarrage difficile, voir lent, et une fin de saison en accéléré, ne permettant pas d’apprécier pleinement l’histoire qu’elle veut raconter et les intrigues mises en place par les scénaristes. Le retour d’Aidan (jouer par l’excellent John Corbett), ex-fiancé de Carrie, n’était pas une mauvaise idée en soi, mais la temporalité et la manière dont s’écrit la romance entre lui et Carrie manque de profondeur et de développement. Tout va très vite, trop vite. Le personnage de Miranda, vivement critiqué pour son changement de personnalité dans la première saison, fait toujours preuve d’errance et d’incompréhension même si l’on voit une nette amélioration en fin de saison et un retour aux sources pour l’ex-avocate cynique. Certains personnages sont eux totalement délaissés, notamment le personnage de Nya (Karen Pittman) dont l’histoire n’est pas suffisamment intéressante pour être exploitée et stagne complètement. A contrario, l’insupportable – et mal-aimée – Che Diaz (Sara Ramirez) prend davantage d’importance et voit sa trajectoire plus travaillée alors que c’est certainement le personnage le moins apprécié du show. La plus belle évolution de cette deuxième saison est assurément le personnage de Charlotte, qui connaît une belle métamorphose en tant que femme et maman à plein temps, cherchant le juste équilibre entre sa nouvelle carrière professionnelle et sa vie personnelle. Quant à Carrie, elle reste fidèle à elle-même et ne trouve pas d’évolution notable, si ce n’est un ancien amour qui refait surface et lui fait prendre conscience de certaines erreurs de son passé (tiens donc…).

Des femmes cinquantenaires toujours aussi clinquantes et dans lair du temps

Si And Just Like That… tend à devenir une série de plus en plus bling-bling et luxueuse avec des problèmes de riches qui pourront en exaspérer bon nombre, il y a une chose qu’on ne peut lui reprocher :  faire preuve d’originalité et de créativité quand il s’agit de ses costumes. Chaque épisode est un défilé de mode permanent, coloré, où chacune des héroïnes se définit par son propre style et code vestimentaire ; un véritable hommage à l’univers de la mode et tout ce que cela représente. Et qui mieux que Carrie Bradshaw/Sarah Jessica Parker pour en être le symbole suprême, même à soixante ans ?

Même si cela n’est pas toujours très subtil, la série est encore tout à fait capable de parler de sujets actuels et modernes auxquels nos héroïnes sont confrontées au quotidien : l’âgisme, l’acceptation de notre corps passé, nos vingt-ans, savoir (re)bâtir une carrière professionnelle après avoir eu des enfants ou tout en ayant une vie de famille, le non-désir d’enfant. Mais surtout, elle met de plus en plus ses personnages face à l’épreuve du temps, celui de l’esprit et du corps qui vieillissent tout en restant ancrer dans le présent et l’urgence de vivre intensément. Preuve que And Just Like That…, sans atteindre les sommets et la gloire de Sex And The City, est aussi capable de raconter et de traiter avec intelligence des phénomènes sociaux actuels.

Un caméo surprise et une belle fin de saison qui promet l’espoir d’un renouveau

En dépit de son ton plus léger, difficile de dire si cette deuxième saison fait mieux ou moins bien que la précédente. Néanmoins, si certains aspects abordés restent discutables, la série parvient à rectifier certaines erreurs commises avec un final émouvant qui frôle la mélancolie, la nostalgie, permettant ainsi de redistribuer les cartes pour la prochaine saison. Le retour surprise de Samantha, lors d’un court caméo, était le cadeau inespéré fait aux fans de la série. Malgré la relève assurée par le personnage de Seema (interprétée par Sarita Choudhury), Kim Cattrall nous rappelle à quel point son personnage emblématique et cultissime manque à cette suite inégale et imparfaite. L’annonce du départ définitif de Sara Ramirez pour la saison 3, qui est une bonne chose, et les quelques photos volées lors du tournage en juin dernier promettent encore un beau défilé de mode, mais qu’en sera-t-il du côté de l’histoire et des intrigues ? Et juste comme ça, on se plaît à croire que la troisième saison sera la bonne.

Par Rémi Vallier

Copyright HBO Max

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LES SEPT SAMOURAIS (1954) – Critique

LES SEPT SAMOURAIS (1954) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

LES SEPT SAMOURAIS

Les Sept Samouraïs est un film réalisé par Akira Kurosawa, sorti en 1954. C’est une œuvre majeure du 7e art qui a inspiré des générations de réalisateurs. Soixante-dix ans après sa sortie, il reste inégalé dans son domaine.

Synopsis :

Le film se déroule dans le Japon féodal du XVIe siècle. Un petit village rural, constamment pillé par des bandits, décide d’engager des samouraïs pour se protéger. Sept samouraïs sans maître, des rônins, acceptent de défendre le village en échange de nourriture et d’abri. Ensemble, ils préparent les villageois à la bataille et organisent la défense du village.

Personnages et Interprétation :

L’écriture et l’interprétation des personnages sont un autre point fort du film. Chacun des sept samouraïs possède une personnalité distincte et complexe, allant du sage et expérimenté Kambei (interprété par Takashi Shimura) au fougueux et impulsif Kikuchiyo (interprété par Toshiro Mifune). Les acteurs livrent des performances magistrales, rendant chaque personnage mémorable et attachant. La dynamique entre les samouraïs et les villageois est également riche et bien développée, offrant des moments de tension mais aussi de camaraderie et d’humanité. Chaque perte est dramatique, chaque accomplissement est homérique.

Thème et Symbolisme :

Les Sept Samouraïs explore des thèmes universels tels que l’honneur, le sacrifice, la solidarité et la lutte contre l’oppression. Le film examine également les différences de classe entre les samouraïs et les paysans, montrant comment ces groupes, malgré leurs différences, peuvent s’unir face à un ennemi commun. La célèbre citation de Kambei, « Nous avons encore perdu. Les paysans sont les vrais vainqueurs. Pas nous », marque une fin douce-amère, souligne l’inutilité de la guerre et le sort peu enviable des vétérans, vite oubliés après un conflit pour lequel ils ont pourtant versé leur sang.

En Conclusion :

Les Sept Samouraïs est un chef-d’œuvre du cinéma qui continue d’inspirer et de captiver les spectateurs soixante-dix ans après sa sortie. Ses messages restent furieusement d’actualité et son histoire est universelle. Le film Les Sept Samouraïs est une leçon de cinéma et montre qu’une histoire est intemporelle quand elle permet d’envisager une œuvre de divertissement comme une fable philosophique œuvrant à élever la réflexion de l’humanité sur elle-même.

Culte, intemporel, faisant la promotion de valeurs fortes, Les Sept Samouraïs n’a jamais été égalé. 

 

Par Grégory Caumes

Copyright 1954 Toho Co, .Ltd

NOTRE NOTE

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PRETTY LITTLE LIARS : ORIGINAL SIN

PRETTY LITTLE LIARS : ORIGINAL SIN

Fiche technique :

Notre avis sur la saison 1 de

PRETTY LITTLE LIARS : ORIGINAL SIN

Pretty Little Liars : Original Sin, Saison 1: Un reboot prometteur qui ravira les amateurs de slasher.

Série phare et populaire pour les adolescents et jeunes adultes au début des années 2010, Pretty Little Liars, adaptée des romans de Sara Shepard, tirait sa révérence en 2017 après sept années de bons et loyaux services sur la chaîne ABC Family/Freeform. Malgré deux tentatives ratées de renouer avec le succès de la série, les spin-off Ravenswood et The Perfectionists n’ont malheureusement jamais atteint le stade de la saison 2, enterrant pour de bon l’univers de nos petites menteuses préférées. C’est alors qu’en 2020 circule une info concernant un éventuel Reboot du show avec aux commandes Roberto Aguirre-Sacasa (créateur de Riverdale sur Netflix) et produit par HBO Max, ranimant l’espoir que le troisième spin-off sera le bon. Baptiser sobrement Pretty Little Liars: Original Sin, cette non-suite très prometteuse bénéficie d’un renouveau dont elle avait cruellement besoin pour renouer avec l’ancien et le nouveau publique.

Un casting jeune, une intrigue plus travaillée et une identité visuelle propre

Reprenant son concept de base, Pretty Little Liars: Original Sin suit cette fois-ci un groupe de cinq adolescentes de la ville ouvrière de Millwood tout à coup tourmentées et harcelées par un mystérieux inconnu qui veut leur faire payer une erreur commise par leurs parents il y a plus de vingt-ans. Si certaines similitudes et quelques clins d’oeil rappellent la série originale, les comparaisons s’arrêtent là car ce reboot est tout sauf une pâle copie auquel on aurait pu s’attendre. Son casting jeune et convaincant est en parfaite adéquation avec l’âge des personnages, accordant d’autant plus de crédibilité au show et à l’univers créer cette fois-ci par Roberto Aguirre-Sacasa et Lindsay Calhoon Bring. D’emblée, la série se repose sur des sujets plus graves et profonds comme la maltraitance psychologique et physique, le viol, le harcèlement et la pression sociale tout en restant dans l’esprit d’un adolescent torturé qui grandis dans un monde forcément effrayant et dangereux, en proie aux mêmes difficultés que peut rencontrer un adulte.

Son scénario est lui aussi plus travaillé, pas besoin d’attendre sept ans avoir de savoir qui est ce mystérieux -A, les histoires sont plus cohérentes bien qu’on peut lui reprocher certaines facilités scénaristiques (n’oublions pas que c’est une série destinée aux adolescents…), le décor n’a lui aussi rien a voir avec celui de la charmante et mystique ville de Rosewood que l’on connaît. Millwood, ville industrielle et  polluée, paraît ici plus effrayante et menaçante, ancrée dans une Amérique rurale et inhospitalière.

La qualité de la réalisation permet justement de (re)créer tout cet univers qui devient, au fil des épisodes, vraiment intéressant et, disons-le, surprenant. Sa mise en scène et son ambiance proches du malaise offrent à Pretty Little Liars: Original Sin une chance de se démarquer de ses prédécesseurs. Comme quoi, il est tout à fait possible de faire du neuf avec du vieux.

A la croisé d’un Dawson et d’un Scream nouvelle génération…

Amateur de slasher pour adolescent made in 90’s, vous devriez probablement adorer Pretty Little Liars: Original Sin. Chaque épisode est un véritable hommage au cinéma d’horreur des années 90, et ceux plus récent, dont la série emprunte volontiers les codes pour nous faire peur. Le teen drama, que l’on croirait tout droit sortie de l’imagination du scénariste et réalisateur Kevin Williamson, ne se prive pas de faire dans l’horreur quand il s’agit d’effrayer le téléspectateur, même si cela restera soft pour les amateurs du genre horrifique. Toutefois, si elle a prouvé qu’elle était capable de surenchérir  dans le domaine de l’horreur et du malsain, ces événements restent malheureusement beaucoup trop rares, laissant un sentiment de frustration totale, qu’on espère combler au cours de la prochaine saison. Sans déroger à la règle, le show aborde aussi toutes les questions existentielles de l’adolescence, de la vie au lycée, des relations parents/enfants, parfois toxiques, et des relations amoureuses. Si cela manque parfois d’intérêt pour son intrigue principal, le tout est parfaitement dosé sans que ce soit une difficulté à regarder. Cette combinaison parfaite entre horreur et drame adolescent a de quoi embarquer la majorité des téléspectateurs dans la quête d’identité de ce dangereux -A et du sombre passé familial qui en découle sur nos jeunes protagonistes, qui font preuves d’une étonnante maturité et de réflexion tout au long de la saison.

Une première saison réussie, mais qui peut faire mieux

Mais c’est une légère note de déception qui poindre à l’issue du dixième et dernier épisode de cette première saison. L’arc principal bouclé, et la plus part des mystères résolus, on ne peut s’empêcher d’éprouver cette désagréable sensation d’inachevé, comme si la série avait été en avance rapide dans ce final haletant, sans vraiment avoir eu le temps, au cours de ces dix premiers épisodes, d’exploiter tout son potentiel. Les faiblesses de ce reboot réside dans sa baisse générale de rythme et de tension à certains moments essentiels ou encore ses intrigues, qui manquent d’épaisseurs ou qui ne servent pas forcément l’intrigue principal au bon moment. Heureusement, les dix dernières minutes de l’épisode 10 laissent espérer une suite beaucoup plus fun et horrifique, avec une intrigue qui risque encore très certainement de donner du fil à retordre à nos nouvelles petites liars préférées. Malgré quelques erreurs de parcours, Pretty Little Liars: Original Sin est une très bonne série qui surpasse largement son aîné, forte de propositions quand il s’agit de déployer son univers et qui séduira un large publique, ancien et nouveau, vous plongeant instantanément dans la petite ville poisseuse de Millwood. Mais serez-vous capable de démasquer celui dont la signature commence par la lettre A ?

Par Rémi Vallier

Copyright HBO Max

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A MAN (2022) – Critique

A MAN (2022) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur A MAN

Saluée par la critique, avec notamment plusieurs récompenses attribuées lors des Japan Academy Prize en 2023, A Man (en V.O. Aru Otoko), réalisé par Kei Ishikawa, est un long-métrage brillant, intelligent et pleinement maîtrisé où se dévoile une autre facette beaucoup plus sombre du pays du soleil levant, alternant successivement entre thriller et drame sociétal.

hatsu est l’expression courante qu’utilisent les japonais pour désigner ceux qui disparaissent, ceux qui « s’évaporent ». Un véritable phénomène de société qui pousse environ 100 000 Japonais par an à tout abandonner derrière eux sans laisser de trace. Kei Ishikawa qui adapte le roman de Keiichirō Hirano reprend forcément les bases et le thème dans A Man. Lorsque Rie apprend que son mari récemment décédé n’était pas celui qu’il prétendait être, elle engage un avocat afin de découvrir la véritable identité de ce dernier. Si l’histoire présage une énigme vertigineuse et tumultueuse, le film joue souvent sur l’aspect réaliste et classique de l’affaire : celle d’une identité volée, oui, mais pourquoi ? Au travers de cette question que se pose chaque personnage, le spectateur est embarqué dans cette troublante enquête et ouvre un peu plus le regard sur une société nippone où le déshonneur est finalement le pire des crimes qui peut-être commis.

Cela commence par la magnifique mise en scène d’une rencontre : celle de Rie (Sakura Andô) et Daisuke (Masataka Kubota), deux êtres frêles et fragiles que la vie n’a pas épargné. D’un amour timide, mais naissant, ils se livrent l’un à l’autre, sans artifice, naturellement. De cet amour nait une vie de famille, une vie paisible accompagnée de ces bonheurs simples et quotidiens. Puis, Daisuke meurt brutalement, laissant derrière lui Rie et leur deux enfants dans une grande tristesse. Mais la visite du frère de Daisuke vient perturber quelque peu les certitudes de Rie quand ce dernier lui annonce que la personne sur la photo de l’autel n’est pas Daisuke Taniguchi. Perdue et confuse, Rie engage alors un avocat, Akira Kido (Satoshi Tsumabuki) afin de connaître la véritable identité de son défunt mari. Au cours de l’enquête et de ses investigations, Akira Kido est lui-même confronté à sa propre identité, au racisme de ses origines coréennes et aux interrogations auxquelles la société nous rappelle constamment : qui doit-on être et quel honneur devons-nous sauvé ?

Tout au long du film, le réalisateur s’empare de son sujet et ouvre le regard sur un phénomène beaucoup plus important et vaste qu’on ne pourrait le croire, et plus particulièrement au Japon où la culture dominante est celle d’honorer son travail, sa famille et son pays. Mais que se passe-t-il quand cette obligation d’honneur n’est pas remplie ? C’est là où le personnage d’Akira Kido, au travers de son enquête, nous questionne, nous confrontant à nos injonctions dont nous sommes aussi esclaves. Quelles soient personnelles, professionnelles ou sociétales, chacun peut ressentir ce désir, cette idée obsessionnelle de tout quitter, d’échapper à son propre destin ou à une certaine fatalité. En ce sens, l’œuvre d’Ishikawa est un brillant miroir de nos facettes cachées, brisées, personnifiées.

Oeuvre qui porte sur la question de l’identité, A Man est une réussite totale, saisissante, sensible avec une remarquable mise en scène, traitant sans fard d’un sujet encore bien présent et tabous dans l’archipel nippon. Sa signature visuelle et son esthétisme élégant, traversés par des magnifiques lumières aux plans détaillés, ses interprétations sans failles des acteurs qui sonnent juste du début à la fin achèvent de parfaire ce petit bijou cinématographique, pouvant directement se hisser dans le rang des réalisateurs japonais à suivre de très près. Kei Ishikawa rend, d’une certaine manière, hommage à tous ces évaporés, comme pour leur laisser la place d’exister dans une société qui les rejette mais qui ne les a pas complètement oubliés. Au fond, et comme le suggère le plan final, nous sommes tous coupables et capables de changer d’identité quand notre survie en dépend. Mais n’est-ce pas faire honneur à soi et aux autres que de faire tomber une bonne fois pour toute notre masque d’imposteur ?

Par Rémi Vallier

Copyright 2022 A Man Film Partners / Hanabi

Crédits photos : Art House films

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LONGLEGS (2024) – Critique

LONGLEGS (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

LONGLEGS

Longlegs est un film américain réalisé par Oz Perkins. C’est un thriller flirtant avec l’horreur

Lee Harker, nouvelle recrue du FBI, se voit confier une affaire non résolue sur un tueur en série surnommé Longlegs. La particularité de ce tueur est qu’il ne tue pas directement ses victimes, mais qu’il les fait s’entretuer. Les liens du tueur avec l’occultisme et le fait qu’il semble également lié à l’enquêtrice vont entraîner Lee dans une enquête dont elle pourrait sortir transformée à jamais.

Ce film est prenant, terrifiant et oppressant. Dès les premières minutes, on a le souffle coupé et on reste en apnée pendant tout le film. Nicolas Cage est hallucinant dans le rôle du tueur ; c’est peut-être une de ses meilleures prestations, même s’il apparaît très peu. Mais chacune de ses scènes est particulièrement marquante.

La fin ambiguë et l’explication finale de l’intrigue risquent de diviser, mais l’auteur de ces lignes a été vraiment convaincu par le film.

 

Par Grégory Caumes

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POMPO THE CINEPHILE (2024) – Critique

POMPO THE CINEPHILE (2024) – Critique

Fiche technique :

Notre avis sur le film

POMPO THE CINEPHILE

Enfin, la France peut découvrir cette pépite d’animation qu’est Pompo the Cinéphile.

Réalisé par Takayuki Hirao, ce film d’animation japonais nous conte le destin de plusieurs personnages autour de la réalisation d’un film.

En effet, Pompo est une productrice qui gagne de l’argent en produisant des films de série B à succès, mais frôlant régulièrement le nanardesque. Elle décide toutefois d’écrire un scénario sérieux, profond et même très personnel. Pour cela, elle va choisir comme réalisateur son assistant, passionné de cinéma mais novice en matière de réalisation, et comme actrice principale, une jeune femme qui loupe tous ses castings. Vont-ils réussir à réaliser leurs rêves par le biais de ce futur film ?

Pompo the Cinéphile est un film ultra positif, certes un peu naïf, mais qui fait tellement du bien. C’est une déclaration d’amour au cinéma, une ode au 7e art. Les personnages sont tous touchants, intéressants et bien écrits ; le personnage de Pompo peut paraître un peu caricatural, mais au final, son histoire est vraiment touchante. L’animation est magnifique et montre à quel point le Japon reste un modèle dans le genre.

Pompo the Cinéphile est aussi un message d’espoir, donne l’envie de se dépasser pour réaliser ses rêves. Si vous aimez le cinéma, ce que nous ne doutons pas, foncez voir Pompo the Cinéphile.

 

Par Grégory Caumes

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