Fiche technique :

Notre avis sur la saison 2 de

AND JUST LIKE THAT…

Malgré une première saison mitigée mais néanmoins appréciable, la nouvelle saison de And Just Like That…, dorénavant disponible sur HBO Max, laissait présager du bon avec le retour de certains personnages emblématique ainsi que d’une ambiance qui n’était pas sans nous rappeler sa série originale, Sex And The City, qui fêtait en juin dernier ses 25 ans. Mais ce nouveau chapitre, composé de 11 épisodes, est-il l’occasion pour le show de corriger ses erreurs passées afin de mieux retrouver son univers d’antan ? Ou la série perd-elle en qualité malgré une tentative d’espérer de palier à l’absence de son personnage fétiche ?

Une saison 2 qui peine à trouver sa mesure et des intrigues solides

Le problème majeur de cette nouvelle saison est son rythme, oscillant entre un démarrage difficile, voir lent, et une fin de saison en accéléré, ne permettant pas d’apprécier pleinement l’histoire qu’elle veut raconter et les intrigues mises en place par les scénaristes. Le retour d’Aidan (jouer par l’excellent John Corbett), ex-fiancé de Carrie, n’était pas une mauvaise idée en soi, mais la temporalité et la manière dont s’écrit la romance entre lui et Carrie manque de profondeur et de développement. Tout va très vite, trop vite. Le personnage de Miranda, vivement critiqué pour son changement de personnalité dans la première saison, fait toujours preuve d’errance et d’incompréhension même si l’on voit une nette amélioration en fin de saison et un retour aux sources pour l’ex-avocate cynique. Certains personnages sont eux totalement délaissés, notamment le personnage de Nya (Karen Pittman) dont l’histoire n’est pas suffisamment intéressante pour être exploitée et stagne complètement. A contrario, l’insupportable – et mal-aimée – Che Diaz (Sara Ramirez) prend davantage d’importance et voit sa trajectoire plus travaillée alors que c’est certainement le personnage le moins apprécié du show. La plus belle évolution de cette deuxième saison est assurément le personnage de Charlotte, qui connaît une belle métamorphose en tant que femme et maman à plein temps, cherchant le juste équilibre entre sa nouvelle carrière professionnelle et sa vie personnelle. Quant à Carrie, elle reste fidèle à elle-même et ne trouve pas d’évolution notable, si ce n’est un ancien amour qui refait surface et lui fait prendre conscience de certaines erreurs de son passé (tiens donc…).

Des femmes cinquantenaires toujours aussi clinquantes et dans lair du temps

Si And Just Like That… tend à devenir une série de plus en plus bling-bling et luxueuse avec des problèmes de riches qui pourront en exaspérer bon nombre, il y a une chose qu’on ne peut lui reprocher :  faire preuve d’originalité et de créativité quand il s’agit de ses costumes. Chaque épisode est un défilé de mode permanent, coloré, où chacune des héroïnes se définit par son propre style et code vestimentaire ; un véritable hommage à l’univers de la mode et tout ce que cela représente. Et qui mieux que Carrie Bradshaw/Sarah Jessica Parker pour en être le symbole suprême, même à soixante ans ?

Même si cela n’est pas toujours très subtil, la série est encore tout à fait capable de parler de sujets actuels et modernes auxquels nos héroïnes sont confrontées au quotidien : l’âgisme, l’acceptation de notre corps passé, nos vingt-ans, savoir (re)bâtir une carrière professionnelle après avoir eu des enfants ou tout en ayant une vie de famille, le non-désir d’enfant. Mais surtout, elle met de plus en plus ses personnages face à l’épreuve du temps, celui de l’esprit et du corps qui vieillissent tout en restant ancrer dans le présent et l’urgence de vivre intensément. Preuve que And Just Like That…, sans atteindre les sommets et la gloire de Sex And The City, est aussi capable de raconter et de traiter avec intelligence des phénomènes sociaux actuels.

Un caméo surprise et une belle fin de saison qui promet l’espoir d’un renouveau

En dépit de son ton plus léger, difficile de dire si cette deuxième saison fait mieux ou moins bien que la précédente. Néanmoins, si certains aspects abordés restent discutables, la série parvient à rectifier certaines erreurs commises avec un final émouvant qui frôle la mélancolie, la nostalgie, permettant ainsi de redistribuer les cartes pour la prochaine saison. Le retour surprise de Samantha, lors d’un court caméo, était le cadeau inespéré fait aux fans de la série. Malgré la relève assurée par le personnage de Seema (interprétée par Sarita Choudhury), Kim Cattrall nous rappelle à quel point son personnage emblématique et cultissime manque à cette suite inégale et imparfaite. L’annonce du départ définitif de Sara Ramirez pour la saison 3, qui est une bonne chose, et les quelques photos volées lors du tournage en juin dernier promettent encore un beau défilé de mode, mais qu’en sera-t-il du côté de l’histoire et des intrigues ? Et juste comme ça, on se plaît à croire que la troisième saison sera la bonne.

Par Rémi Vallier

Copyright HBO Max

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