Fiche technique :
- Date de sortie : 24 novembre 2021
- Réalisateur : Johannes Roberts
- Avec : Kaya Scodelario , Hannah John-Kamen
- Genre : Action, Epouvante-Horreur
- Durée : 1h47
Notre avis sur RESIDENT EVIL : BIENVENUE À RACCOON CITY
Avant-Propos :
L’auteur de ces lignes est un ancien fan de la franchise Resident Evil depuis le premier sur PlayStation 1, en passant par les films en image de synthèse, jusqu’au Resident Evil 6. Et son petit cœur saigne à chaque mauvaise adaptation de sa saga horrifique préférée . Autant dire qu’avec les anciens films de Paul WS Anderson, il a beaucoup saigné…
Resident Evil Bienvenue (ou pas) à Racoon City
Et voilà, nous y sommes, le reboot de la saga cinématographique est lancé avec un film nous comptant les histoires de Chris, Claire, Leon et Jill face à une horde de zombie dans une ville où le départ de l’usine pharmaceutique Umbrella n’a laissé que chômage , désespoir et flics désabusés.
Comme les fans de la franchise ont pu le constater, nous sommes ici dans une fusion du scénario des jeux Resident Evil 1 et 2.
D’un côté nous avons Claire Redfield qui veut retrouver son frère, le policier Chris Redfield, pour l’informer des dangers environnementaux qu’occasionne Umbrella. Elle sera vite confrontée, avec le jeune policier Leon, à une ville sombrant peu à peu dans le chaos. De l’autre coté nous avons Chris, Jill, Wesker et d’autres personnages oubliables qui vont enquêter sur un cadavre retrouvé prêt du manoir Spencer appartenant à Umbrella.
S’ajoute à cela une histoire d’orphelinat bien glauque et un lien entre un des scientifiques d’Umbrella, William Birkin et les Redfield quand ils étaient enfant.
Un scénario trop « rushé » qui donne des personnages vides (ou massacrés)
Fusionner les scénarios de Resident Evil 1 et 2 était une erreur. Tout va trop vite, on passe rapidement sur les détails de l’histoire et on zappe le complot d’Umbrella contre les S.T.A.R.S. On ne fait d’ailleurs même pas mention de cette unité spéciale. Et à vouloir suivre deux équipes, le scénario rame énormément pour les réunir et doit au final utiliser des moyens peu crédible pour s’en sortir. Bref, c’est laborieux et raté.
Au niveau des personnages, le réalisateur et scénariste Johannes Roberts a fait des choix assez étranges. Si le personnage de Claire est assez intéressant en lanceuse d’alerte, Chris se retrouve résumé à un gros bras sans trop de charisme. Jill est devenue une tireuse d’élite lourdingue et mal interprétée alors que l’actrice est habituellement bien plus douée. Wesker est un gros bourrin peu charismatique qui doute car il aime ses copains, idem l’acteur est plutôt bon dans ses autres rôles donc le problème doit plutôt venir de la direction qui lui a été donnée. Et Leon est une catastrophe, en avoir fait un élément comique et le boulet de l’équipe est juste idiot tant le personnage est aimé des fans. Le rush du scénario fait aussi que certains liens entre les personnages sont limités, notamment avec Sherry Birkin, ou absents : Leon et Ada. La force des premiers Resident Evil (surtout du 2) se trouvait dans les l’évolution des héros grâce à leurs rencontres respectives, cet élément est pourtant complétement absent du film.
Une réalisation intéressante mais qui se perd dans ses références des années 90 :
Visuellement le film fait son petit effet dans une ville de Raccon City déprimante, avec ses zombies plus « réaliste » et une ambiance de fin du monde. SI l’abus de « jump scare » peut énerver et si le film ne m’a fait sursauter que de très rare fois, ma femme, elle, a passé la moitié du film en stress (et j’ai dormi sur le canapé en punition de ce choix de film).
Par contre les références aux années 90 dans lesquelles se déroulent le film sont trop forcées, que ce soit le choix de certaines musiques qui font ressembler le film à une parodie à la Shaun of the Dead, ou des situations vraiment idiotes : quel policier jouerait à Snake sur son téléphone alors qu’il est sur une scène d’un crime atroce, de nuit, sous la pluie et que ses camarades ont disparu… Le réalisateur a voulu faire du Stranger Things mais n’en a pas le talent. Dommage car certaines idées étaient intéressantes.
L’autre point dommageable est aussi le manque de variété du bestiaire. La franchise Resident Evil est connue pour ses monstres en tout genre et malheureusement dans ce film nous n’avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent et clairement les effets spéciaux piquent un peu lorsque certaines créatures arrivent.
Au final décevant mais… étrangement plaisant.
Ce film arrive 20 ans trop tard, la comparaison avec les productions actuelles fait mal (Dernier train pour Busan, The Walking Dead….). Mais s’il était sorti à la place des films de Paul WS Anderson, il aurait pu avoir un petit succès d’estime et même faire une saga acceptable.
Quand je suis sorti de la salle, et sachant que ma femme allait me détester pour ce choix de film, je ressentais ce petit parfum nostalgique du film un peu moyen mais sympa qu’on allait louer dans les rayonnages les moins exposés du vidéo-club.
Au final, cet opus est supérieur aux anciennes versions cinématographiques de la saga et on y passe un moment agréable (sauf si on est fan du personnage de Léon dans les jeux) tout en sachant que les jeux restent largement supérieur en terme de narration et d’écriture des personnages.
Un film passable.
Critique de Grégory C.