Fiche technique :

Notre avis sur le film

JAMAIS PLUS – IT ENDS WITH US

Avant même d’être une énième adaptation, Plus jamaisen V.O. It End With Us est un phénomène littéraire écrit par Colleen Hoover, auteure de Romance populaire et de Young Adult, paru pour la première fois aux Etats-Unis en 2016. Malgré toute sa mauvaise presse et sa promotion chaotique, Plus jamais nest pas un mauvais film mais bien une œuvre fidèlement adapté subissant, à limage de son héroïne, la violence dune société polluée par des idées préconçues qui ninvitent plus les gens à réfléchir par eux-mêmes mais à penser comme les autres.

Traumatisée dès lenfance par un père violent, Lily Bloom part sinstaller à Boston afin de réaliser son rêve : ouvrir sa propre boutique de fleurs. Le hasard du destin fait quelle rencontre Ryle, un brillant et charismatique neurochirurgien avec qui elle entame une connexion très forte. Mais alors que leur relation prend une tournure plus sérieuse et intense, Lily entrevoit chez cet amant passionné des similitudes avec son défunt père. Perdue et confuse, son premier amour de jeunesse, Atlas, refait également surface dans sa vie, compliquant un peu plus le terrible choix quelle doit faire pour ne plus endurer ce que sa mère a subis durant de nombreuses années.

Une réalisation solide et un casting plus que convaincant

Avec Plus jamais, Justin Baldoni signe ici son 3ème long-métrage en tant que réalisateur. En 2019 et 2020, il réalisa A deux mètres de toi et Cloud, deux films qui portent sur ladolescence et la maladie. Lacteur nen est pas à son premier coup dessai et cela sen ressent : la réalisation est propre, sans être toutefois révolutionnaire, ses couleurs chaudes et automnales rappellent aussi bien la douceur caractérielle de son héroïne que la couleur de ses cheveux, libre et sauvage. Certaines idées de mises en scène sont bonnes, même si on reste finalement dans un esprit assez rom-com, et son casting arrive parfaitement à convaincre avec des prestations très fortes et engagées. Blake Lively insuffle au personnage de Lily Bloom de la profondeur et une sincérité désarmante. Justin Baldoni, en plus de la réalisation, campe le rôle de Ryle, jouant sur son charisme et sa plastique parfaite. Néanmoins, le rôle lexigeant, lacteur parvient parfaitement à maîtriser le bon comme le mauvais de son personnage avec des expressions très soulignés lorsquil perd le contrôle de ses émotions. Seule ombre au tableau : lutilisation à outrance de musiques indépendantes (parfois ringarde et larmoyante) qui ne sont pas forcément utiles et qui gâchent la magie de certaines scènes.

Un film qui ne romantise absolument pas la violence conjugale

Malgré laspect romantique et doux que porte le film, il ne romantise aucunement la violence conjugale. Alors oui, la relation entre Lily et Ryle débute par une histoire damour et CEST une histoire damour, comme toutes les relations naissantes entre deux individus qui se lient. La violence, bien quexprimée au début du film, narrive que plus tardivement au sein du couple, à mesure que leur relation évolue et cest là où le film fait preuve dingéniosité : ces scènes de violence se transfigurent à la caméra comme des accidents domestique, accentuant toute la barrière mentale du personnage de Lily a fantasmé lidée que ces accidents se sont produit de manière totalement involontaire et non par Ryle. Mécanisme de défense ou manière bien plus concrète de se voiler la face quand on prend conscience que l’être que lon aime le plus au monde est finalement celui qui nous fait le plus de mal.

L’œuvre ne cherche pas non plus à défendre ni à diaboliser à tout prix son personnage masculin à lemprise toxique, mais au contraire à lhumaniser, à donner un contexte à cette violence et à ce que la colère peut représenter quand elle nous dépasse totalement. Après tout, dans la vie, tout nest pas blanc et tout nest pas noir. Il faut apprendre à savoir nuancer, chose que les médias daujourdhui semblent avoir complètement occulté.

En parallèle, le film exploite la relation passée de Lily avec Atlas, son amour de jeunesse, qui a laissé à la jeune femme un souvenir indélébile. Ces sauts dans le temps permettent de créer un équilibre et donne un peu de légèreté et de rythme à un récit qui a parfois du mal à trouver sa cadence.

Jamais PlusIt End With Us est une adaptation intéressante mais qui aura malheureusement subi l’incompréhension générale des critiques – très faciles et trop paresseuses de devoir réfléchir au véritable sens véhiculé par le film. Sa promotion ratée et les quiproquos tendus entre les deux stars du film – petits jeux perpétuel qui font les choux gras de la presse et du public – ternissent malheureusement l’image de ce jolie long-métrage sans prétention, dont le but est de raconter une histoire touchante basée sur le propre vécue de l’autrice.

Par Rémi Vallier

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