CHARLIE CHAPLIN
LE RIRE DU PREMIER SIÈCLE
Charles Spencer (dit Charlie) Chaplin a marqué l’histoire du cinéma mondial à travers l’invention de Charlot, personnage comique qui atteint le sublime.
Les premières années :
Les premières années de la vie de Chaplin ressemblent au mélange des genres qui fondera plus tard son cinéma : entre rires et larmes, bonheur et gravité, comique et mélo. Né en 1889 à Londres, il est le fils de deux artistes de music-hall : son père Charles est un « comique excentrique » tandis que sa mère, Hannah, est chanteuse et actrice d’opérette. Tout va donc pour le mieux dans cette famille musicienne et Charles fait ses premiers pas sur les planches à l’âge de cinq ans. Mais deux ans plus tard, il perd son père, qui a sombré dans l’alcoolisme faute de travail. Vint alors le temps de la misère et Hannah perd progressivement sa voix.
C’est donc à neuf ans que le petit garçon signe son premier contrat au music-hall, seule manière de survivre. Galas et tournées en France se succèdent jusqu’en 1912 où le futir Charlot définitivement aux Etats-Unis. Là Mack Sennet le remarque très rapidement et l’engagedans la foulée pour le Keystone : en janvier 1914, Charles Chaplin interprète son premier, MAKING A LIVING. C’est le début d’une fantastique carrière cinématographique.
Pour beaucoup ce film est considéré comme le chef d’oeuvre de Chaplin. Le comique et la gravité s’y mêlent intinimement. Ce fut par ailleurs, l’un des plus gros succès du cinéma muet et Chaplin fort de cette notoriété, en donna une version sonorisée et mise en musique par ses soins dans les années 1940.
L’invention d’un mythe
Dès ses premiers films comme acteur puis comme réalisateur, Chaplin a trouvé le style de Charlot, reconnaissable entre mille : pantalon trop larde, veste trop étroite, grandes chaussures usagées, petit chapeau melon et cane omniprésente. Si ce personnage s’est imposé à tous dans le monde entier, c’est qu’il porte en lui des valeurs et des situations universellement compréhensibles. Charlot est ainsi un vagabond sans ravail à l’heure des grandes dépressions économiques ou bien un ouvrier écrasé par les machines de l’industrialisation forcée comme dans LES TEMPS MODERNES (1936).
Tour à tour proie de l’argent, de l’armée, de la religion, de la police ou du capitalisme. Charlot tente à chaque fois de se rebeller contre ces ordres établis. Il essaie sans cesse de dépasser la règle du jeu du maître et du valet, du bourreau et de la victime. C’est la raison pour laquelle nombre de ses film se terminent sur l’image d’une fuite vers un ailleurs plus radieux. Et les spectateurs du monde entier peuvent se reconnaître dans cette petite voix qui dit non, ce « petit homme » comme l’appelait Chaplin lui-même.
THE KID (Charlie Chaplin, 1921)
THE KID est le premier long-métrage de Chaplin. Il remporta un triomphe dès sa sortie, en étant le deuxième plus grand succès commercial de l’année 1921 derrière LES QUATRE CAVLIERS DE L’APOCALYPSE.
THE KID est considéré par les critiques comme un des plus grands films de l’ère du muet.
Le discours final du film LE DICTATEUR (1940)
Le meilleur discours de tous les temps !
(Cela n’engage que nous)
Au delà de Charlot
On ne saurait résumer l’oeuvre immense de Chaplin au personnage de Charlot. A côté du vagabond le plus célèbre de l’histoire du cinéma existent des figures plus ponctuelles, mais qui font partie intégrante de l’univers et du génie de Chaplin. Ces « frères » de Charlot s’appellent Calvero le clown, dans LIMELIGHT(1952), Monsieur Verdoux dans le film de même nom (1947) ou bien encore le roi Shadow dans UN ROI A NEW YORK (1957). Dans un premier temps, et singulièrement en Europe, ils furent boudés par le public assurément déçu de ne pas y retrouver une nouvelle aventure de Charlot. Mais, le temps fait son oeuvre. Même son film ultime, LA COMTESSE DE HONG KONG (1967) dans lequel il n’a qu’un rôle épisodique, étonne par son mordant, son comique et sa puissance dramatique.
Jusqu’à son dernier souffle artistique, Chaplin aura gardé intacts son pouvoir d’indignation et de contestation et Charlot sera tout à jamais le symbole d’un cinéma populaire et exigeant, universel et dérangeant.
Source : Cinéma La grande histoire du 7e art – Édition Larousse